→→Dans le neuvième épisode de la troisième saison, “Les Pluies de Castamere,” Game of Thrones voyait se dérouler sa séquence la plus dérangeante à ce jour : le massacre postnuptial de Robb Stark (Richard Madden), aux côtés de sa mère, Catelyn (Michelle Fairley), de son épouse enceinte, Talisa (Oona Chaplin), de son loup Grey Wind, et de milliers de ses bannerets, tandis qu'Arya Stark (Maisie Williams) approchait, sur le point de retrouver sa famille. La séquence était l'adaptation très fidèle de l'un des chapitres du livre A Storm of Swords de George R.R. Martin. Ici, l'équipe de GOT nous emmène dans le processus de création et de tournage de cette histoire marquante, à travers d'anciens et nouveaux interviews par Entertainment Weekly.
→→GEORGE R.R. MARTIN (Auteur): J'aime que mes histoires soient imprévisibles... Je savais que [je tuerais Robb Stark] presque dès le moment où j'ai commencé [à écrire le premier tome]. J'ai tué Ned parce que tout le monde pensait, “C'est le héro, bien sûr qu'il va avoir des problèmes, mais il trouvera un moyen de s'en tirer.” Le deuxième scénario prévisible, est que son fils aîné se lèvera et vengera son père. Tout le monde s'attendrait à ça. Alors presque immédiatement, [tuer Robb] est devenu la deuxième chose que je devais faire. C'était la scène la plus difficile que j'ai jamais eu à écrire. C'est au deux-tiers du livre, mais je l'ai sauté quand j'y suis arrivé. J'avais donc le livre terminé, mais ce chapitre devait encore être écrit. Et je l'ai écrit. C'était comme d'assassiner deux de mes enfants.
→→DAVID BENIOFF (Showrunner): Dans le livre, quand les musiciens commencent à jouer “Les Pluies de Castamere,” vous savez que quelque chose de mauvais va se produire. C'est la réaction physique la plus forte que j'ai jamais eue en lisant quelque chose. Je ne voulais pas tourner la page parce que vous savez que quelque chose d'horrible va arriver, et vous pouvez pas l'encaisser, et vous voulez pas que ça arrive. Vous passez tellement de temps avec ces personnages avant ça. Dans la série, on a [dédié beaucoup plus de temps à] Robb que dans les livres, principalement parce qu'on adorait Richard Madden en tant qu'acteur.
→→RICHARD MADDEN (Robb Stark): Des milliers de personnes me l'avaient spoilé avant que je n'arrive au troisième livre. Je lisais les livres au fur et à mesure des saisons. Je ne voulais pas devancer l'arc futur de Robb, et c'est ce que je faisais depuis le début de la série. J'avais aussi fait l'erreur fatal de chercher sur Google. Alors ça a en quelques sortes renforcer ce que les gens sous-entendaient, que quelque chose de terrible allait se passer, et rire.
→→MICHELLE FAIRLEY (Catelyn Stark): Je lis les livres, je savais donc ce qui allait venir, et je savais aussi de combien d'années était mon contrat. C'est une chose dont toutes les personnes qui ont lu les livres vont parler. Alors les gens prennent du plaisir à savoir. Il y a quelque chose d'incroyablement brutal et dramatique à propos des Noces Pourpres, le choc de cet événement. J'ai rencontré une personne qui avait lu cette scène dans un avion, et avait été tellement bouleversée qu'elle abandonné le livre dans l'avion. Être un acteur, avoir l'opportunité de jouer ce rôle... vous voulez la prendre, et foncer.
→→OONA CHAPLIN (Talisa): Je savais qu'il y aurait des différences avec les livres [où l'épouse de Robb n'assiste pas au mariage]. Je savais aussi que mon personnage disparaîtrait à la fin de la saison 3. Je savais donc que mes jours étaient comptés mais je ne savais rien d'autre. Je priais pour une mort cool, puis j'ai lu le scénario, et je me suis dit 'Merde, tout le monde meurt ??' Mais de le lire sur le papier n'était rien comparé à le tourner.
→→DAN WEISS (Showrunner): Nous nous étions toujours dit à propos des Noces Pourpres, 'Si on arrive à ce moment des livres, qu'on le fait bien, alors la série sera dans une bonne posture, ce retournement de situation injectera une énergie suffisante à l'histoire pour aller jusqu'à la fin.' Quand le moment est venu de le tourner, la pression était haute. On y était arrivés, ce qui était génial, mais étant donné la situation de la série à ce moment-là [en terme de ressources pour la production], c'était très complexe à filmer et réussir.
→→DAVID BENIOFF (Showrunner): Dans le livre, quand les musiciens commencent à jouer “Les Pluies de Castamere,” vous savez que quelque chose de mauvais va se produire. C'est la réaction physique la plus forte que j'ai jamais eue en lisant quelque chose. Je ne voulais pas tourner la page parce que vous savez que quelque chose d'horrible va arriver, et vous pouvez pas l'encaisser, et vous voulez pas que ça arrive. Vous passez tellement de temps avec ces personnages avant ça. Dans la série, on a [dédié beaucoup plus de temps à] Robb que dans les livres, principalement parce qu'on adorait Richard Madden en tant qu'acteur.
→→RICHARD MADDEN (Robb Stark): Des milliers de personnes me l'avaient spoilé avant que je n'arrive au troisième livre. Je lisais les livres au fur et à mesure des saisons. Je ne voulais pas devancer l'arc futur de Robb, et c'est ce que je faisais depuis le début de la série. J'avais aussi fait l'erreur fatal de chercher sur Google. Alors ça a en quelques sortes renforcer ce que les gens sous-entendaient, que quelque chose de terrible allait se passer, et rire.
→→MICHELLE FAIRLEY (Catelyn Stark): Je lis les livres, je savais donc ce qui allait venir, et je savais aussi de combien d'années était mon contrat. C'est une chose dont toutes les personnes qui ont lu les livres vont parler. Alors les gens prennent du plaisir à savoir. Il y a quelque chose d'incroyablement brutal et dramatique à propos des Noces Pourpres, le choc de cet événement. J'ai rencontré une personne qui avait lu cette scène dans un avion, et avait été tellement bouleversée qu'elle abandonné le livre dans l'avion. Être un acteur, avoir l'opportunité de jouer ce rôle... vous voulez la prendre, et foncer.
→→OONA CHAPLIN (Talisa): Je savais qu'il y aurait des différences avec les livres [où l'épouse de Robb n'assiste pas au mariage]. Je savais aussi que mon personnage disparaîtrait à la fin de la saison 3. Je savais donc que mes jours étaient comptés mais je ne savais rien d'autre. Je priais pour une mort cool, puis j'ai lu le scénario, et je me suis dit 'Merde, tout le monde meurt ??' Mais de le lire sur le papier n'était rien comparé à le tourner.
→→DAN WEISS (Showrunner): Nous nous étions toujours dit à propos des Noces Pourpres, 'Si on arrive à ce moment des livres, qu'on le fait bien, alors la série sera dans une bonne posture, ce retournement de situation injectera une énergie suffisante à l'histoire pour aller jusqu'à la fin.' Quand le moment est venu de le tourner, la pression était haute. On y était arrivés, ce qui était génial, mais étant donné la situation de la série à ce moment-là [en terme de ressources pour la production], c'était très complexe à filmer et réussir.
→→Les Noces Pourpres ont été filmées pendant cinq jours à Belfast, Irlande du Nord, en 2012. Il avait été programmé que ce serait les dernières scènes que Madden et Fairley tourneraient pour la série. La première moitié du banquet nous donne une fausse sensation de sécurité. Walder Frey (David Bradley) semble avoir pardonné Robb d'avoir rompu ses fiançailles, tandis que Robb et Catelyn, dont la relation était tendue au début de la saison, se sont réconciliés et se rapprochent grâce à la grossesse de Talisa.
→→DAVID NUTTER (Réalisateur): Le cadrage était important : j'ai passé des semaines de préparation à ne faire rien d'autre que des schémas sur des morceaux de papiers. Un samedi matin, j'ai eu le sentiment d'avoir trouvé, et je l'ai dessiné sur un tableau au charbon, comme le ferait un entraîneur de foot avec son équipe. Et j'ai expliqué aux producteurs, 'C'est comme ça que je pense que les tables devraient être disposées, c'est là qu'on devrait asseoir nos héros,' et j'ai expliqué toute la séquence.
→→MADDEN: C'était un défi de ne rien laisser paraître [dans ma performance] même si je savais que ça venait, en particulier puisque Catelyn sait ce que sont les Frey. Il fallait laisser entendre que les Frey étaient des pourris mais réussir à garder l'effet de surprise.
→→CHAPLIN: Nous étions vraiment devenus une famille. Je n'avais pas réalisé que la fin était proche. J'étais dans une sorte d'incrédulité heureuse dans toutes les scènes précédentes.
→→FAIRLEY: Nous avons eu beaucoup de chance, nous avions une semaine pour tourner toute la partie du mariage, et le faire de façon chronologique. Chaque jour nous nous rapprochions donc du massacre. A la fin de la semaine, vous devenez émotionnel. Vous savez que ça vient, c'est calme, c'est un mariage, mais plus la semaine avance plus vous êtes nerveux, et il faut rester concentré. Mais vous devez aussi rester [avoir l'air] dans l'ignorance.
→→NUTTER: D'un point de vue chronologique, vous ne pouvez pas vraiment le faire trop chronologiquement. Mais je me suis assuré que les moments les plus puissants soient vers la fin du tournage. Ce sont des personnages bien-aimés, et tout le monde aimait être en leur compagnie. Vous voulez construire le voyage émotionnel de cette séquence.
→→BENIOFF: [Robb et Catelyn] ont traversé tellement de choses. La mort de Ned. La débâcle après qu'elle ait relâché Jaime. Ils ont réussi à surmonter ça, et à restaurer une relation aimante.
→→NUTTER: Le plus important pour moi, était l'élément de surprise, et de s'assurer que le public se sentait impliqué dans l'histoire. Juste avant que les choses ne tournent mal, Catelyn Stark, Robb et sa femme parlent du bébé à naître. Il se sent bien, c'est une chose qui le rend vraiment heureux. Et il y a une vraie connexion avec sa mère, qui est fière de lui. Catelyn et Robb ont cette conciliation. Je voulais ce moment où ils se rapprochent et sont heureux avant que ça ne commence, donner une impression de sécurité au public, qu'il y aura une fin heureuse, de l'espoir et que les choses se passeront bien. Puis l'un des enfants de Walder Frey ferme la grande porte, et vous commencez à avoir la sensation que quelque chose ne va pas. Il fallait l'approcher pas à pas, le construire.
→→MADDEN: C'était un défi de ne rien laisser paraître [dans ma performance] même si je savais que ça venait, en particulier puisque Catelyn sait ce que sont les Frey. Il fallait laisser entendre que les Frey étaient des pourris mais réussir à garder l'effet de surprise.
→→CHAPLIN: Nous étions vraiment devenus une famille. Je n'avais pas réalisé que la fin était proche. J'étais dans une sorte d'incrédulité heureuse dans toutes les scènes précédentes.
→→FAIRLEY: Nous avons eu beaucoup de chance, nous avions une semaine pour tourner toute la partie du mariage, et le faire de façon chronologique. Chaque jour nous nous rapprochions donc du massacre. A la fin de la semaine, vous devenez émotionnel. Vous savez que ça vient, c'est calme, c'est un mariage, mais plus la semaine avance plus vous êtes nerveux, et il faut rester concentré. Mais vous devez aussi rester [avoir l'air] dans l'ignorance.
→→NUTTER: D'un point de vue chronologique, vous ne pouvez pas vraiment le faire trop chronologiquement. Mais je me suis assuré que les moments les plus puissants soient vers la fin du tournage. Ce sont des personnages bien-aimés, et tout le monde aimait être en leur compagnie. Vous voulez construire le voyage émotionnel de cette séquence.
→→BENIOFF: [Robb et Catelyn] ont traversé tellement de choses. La mort de Ned. La débâcle après qu'elle ait relâché Jaime. Ils ont réussi à surmonter ça, et à restaurer une relation aimante.
→→NUTTER: Le plus important pour moi, était l'élément de surprise, et de s'assurer que le public se sentait impliqué dans l'histoire. Juste avant que les choses ne tournent mal, Catelyn Stark, Robb et sa femme parlent du bébé à naître. Il se sent bien, c'est une chose qui le rend vraiment heureux. Et il y a une vraie connexion avec sa mère, qui est fière de lui. Catelyn et Robb ont cette conciliation. Je voulais ce moment où ils se rapprochent et sont heureux avant que ça ne commence, donner une impression de sécurité au public, qu'il y aura une fin heureuse, de l'espoir et que les choses se passeront bien. Puis l'un des enfants de Walder Frey ferme la grande porte, et vous commencez à avoir la sensation que quelque chose ne va pas. Il fallait l'approcher pas à pas, le construire.
→→Les portes se ferment, les musiciens commencent à jouer l'un des hymnes des Lannister, “Les Pluies de Castamere,” et Walder offre à Robb son “cadeau de mariage” : un homme poignarde Talisa dans le ventre, et Robb est blessé par un carreau d'arbalète...
→→MARTIN: C'est une trahison. Ils ne sont pas sur un champ de bataille. C'est un festin de mariage. Robb est venu faire la paix, et vous croyez que le pire est passé. Et ça sort de nulle part. Il y a d'autres personnages secondaires qui sont tués à l'intérieur. Et dehors, des centaines d'hommes loyaux aux Stark sont assassinés. Ce n'est pas juste deux personnes.
→→CHAPLIN: Un coup, deux coups, trois coups, quatre coups... ce qui m'a surprise. Cela me surprenait à chaque fois, les gallons de sang qui sortaient de mon ventre. C'est assez violent, quelqu'un qui se glisse derrière vous et vous poignarde. C'était tellement atroce que je n'avais même pas vraiment besoin de jouer la comédie.
→→NUTTER: Il y a un moment où Robb rejoint Talisa, et voit la vie qui s'éteint en elle. Je me rappelle avoir parlé à Richard d'amour, de relations et d'honnêteté, et de ce qu'elle représentait pour lui, et il se mettait vraiment dedans. Il est vraiment un acteur formidable, et il a fait un véritable marathon avec cette performance. Je me souviens que j'entendais des gens pleurer, c'était l'équipe coiffure/maquillage. Je me suis dit que si à nous, ça nous faisait ressentir quelque chose, cela paraîtrait à l'écran.
→→CHAPLIN: Je pleurais pendant que je jouais la morte. Le réalisateur a du venir me voir et me dire : “Oona, il faut que tu arrêtes de pleurer, les morts ne pleurent pas. Tu es morte, sois morte, c'est tout.”
→→BENIOFF: Je me souviens m'être tourné vers la superviseuse du scénario après une prise où Richard agonisait, et lui dire, 'C'était une bonne prise !' Et elle était en larmes. C'est assez doux-amer. Vous rendez tous ces gens tristes. Mais d'un autre côté, c'est le but. Si on tournait les Noces Pourpres mais que cela n'émouvait personne, ça aurait été un échec.
→→MADDEN: Qu'Arya ait été si proche de me rejoindre m'achève encore plus. A chaque épisode, Robb s'éloignait encore et encore de ceux qu'il aime. C'est ce que tout le monde voulait, que cette famille soit réunie, même si ça n'était qu'un seul d'eux qui rejoignait les autres. Et c'est ça qui me rend vraiment triste.
→→CHAPLIN: Un coup, deux coups, trois coups, quatre coups... ce qui m'a surprise. Cela me surprenait à chaque fois, les gallons de sang qui sortaient de mon ventre. C'est assez violent, quelqu'un qui se glisse derrière vous et vous poignarde. C'était tellement atroce que je n'avais même pas vraiment besoin de jouer la comédie.
→→NUTTER: Il y a un moment où Robb rejoint Talisa, et voit la vie qui s'éteint en elle. Je me rappelle avoir parlé à Richard d'amour, de relations et d'honnêteté, et de ce qu'elle représentait pour lui, et il se mettait vraiment dedans. Il est vraiment un acteur formidable, et il a fait un véritable marathon avec cette performance. Je me souviens que j'entendais des gens pleurer, c'était l'équipe coiffure/maquillage. Je me suis dit que si à nous, ça nous faisait ressentir quelque chose, cela paraîtrait à l'écran.
→→CHAPLIN: Je pleurais pendant que je jouais la morte. Le réalisateur a du venir me voir et me dire : “Oona, il faut que tu arrêtes de pleurer, les morts ne pleurent pas. Tu es morte, sois morte, c'est tout.”
→→BENIOFF: Je me souviens m'être tourné vers la superviseuse du scénario après une prise où Richard agonisait, et lui dire, 'C'était une bonne prise !' Et elle était en larmes. C'est assez doux-amer. Vous rendez tous ces gens tristes. Mais d'un autre côté, c'est le but. Si on tournait les Noces Pourpres mais que cela n'émouvait personne, ça aurait été un échec.
→→MADDEN: Qu'Arya ait été si proche de me rejoindre m'achève encore plus. A chaque épisode, Robb s'éloignait encore et encore de ceux qu'il aime. C'est ce que tout le monde voulait, que cette famille soit réunie, même si ça n'était qu'un seul d'eux qui rejoignait les autres. Et c'est ça qui me rend vraiment triste.
→→Catelyn tente un dernier acte désespéré. Elle prend en otage la jeune épouse de Lord Frey, mais Walder dit qu'elle n'a pas de valeur pour lui, avant que Roose Bolton (Michael McElhatton) ne poignarde Robb. Catelyn tue tout de même la fille, et attend que sa propre mort ne vienne...
→→FAIRLEY: A ce stade, vous avez donné vie à un personnage pendant trois ans. Vous savez ce qui motive cette personne, vous devez voir son univers réduit à néant alors qu'elle assiste au meurtre de son fils. Cette femme est malade de deuil. Mais elle ne perd pas le contrôle. Elle sait qu'elle est morte, dans son esprit elle veut mourir, et elle veut aussi sa vengeance. A cause de la façon dont c'est filmé, vous vous sentez incroyablement statique, ce qui est très puissant... elle reste plantée là. Son deuil doit être exprimée d'une certaine façon, et c'est par des paroles et des expressions.
→→MARTIN: [Catelyn] a ce moment, pour supplier. Elle tue aussi cette otage. [Elle n'est pas une épouse à laquelle] Frey tient particulièrement. Donc en fin de compte, ce coup de bluff est vide. Mais elle porte quand même sa menace à exécution. Il y a une sorte de pouvoir là-dedans.
→→FAIRLEY: Vous voulez vengeance pour votre fils. C'est courageux, impétueux, et je n'en ai plus rien à foutre de ce qu'il pourrait m'arriver. J'ai perdu tous mes enfants et mon époux, qu'est-ce qu'il me reste ? Elle vient d'une famille très honorable. Toute sa vie était dédiée à l'honneur et à faire ce qui était juste. D'une certaine façon, elle était retenue par son sens de l'honneur et du devoir. Elle questionne constamment ses motivations et ses agissements. Mais cette fois, non. Je ne me pose aucune question, je le fais et puis c'est tout. Je pense que c'est incroyablement libérateur. Elle se tient là, et elle n'a plus rien à perdre. Elle est déjà morte. Elle veut mourir. Elle ne peut plus continuer.
→→NUTTER: Nous nous étions organisés de façon à ce que Catelyn qui lâche prise à la fin soit la dernière scène qu'on tournerait pour [cet épisode]. Et on discutait de combien de temps elle devrait se tenir ainsi avant que l'homme n'arrive et ne lui tranche la gorge. J'ai dit à David [Benioff], “Je commencerais pour qu'elle tue d'abord la femme de Frey et ensuite elle est perdue dans son moment de désespoir, j'arrêterais là et j'attendrais que tu hoches la tête pour faire signe au gars d'avancer et de lui trancher la gorge.” Je dis “action.” Elle prend la fille en otage, pleure, pleure, je regarde David, elle hurle, elle décroche, et soudain David hoche la tête, l'acteur avance et lui coupe la gorge. Le couteau n'était pas exactement positionné de la bonne façon, l'angle n'était pas tout à fait le bon, mais ça avait l'air si bon, que je me suis dit que ça marcherait quand même, et heureusement ça a été le cas.
→→BENIOFF: Michelle a une telle puissance... [c'est] l'une des meilleures scènes de morts de la télévision. Sa performance dans cette scène est épique.
→→MADDEN: C'était, pour Michelle et moi, notre dernière scène sur Game of Thrones. Ça avaient été cinq jours éprouvants. Nous étions mentalement épuisés. J'ai pleuré jusqu'à ce que mes yeux soient secs, littéralement, comme beaucoup d'autres membres de l'équipe et du casting. C'était très émotionnel. La fête de fin de tournage était cette nuit-là, mais j'avais un autre tournage dès le lendemain. J'ai lavé mon sang et je suis monté dans l'avion.
→→WEISS: On a essayé de téléphoner à Michelle après ça. Elle ne décrochait pas. Elle a envoyé un email une semaine plus tard, où elle disait, “Désolée, j'étais tellement secouée que je n'arrivais à parler à personne.”
→→FAIRLEY: Dan m'avait laissé un message et j'ai essayé de le rappeler. Mais à la fin de la journée, j'étais une coquille vide.
→→MARTIN: [Catelyn] a ce moment, pour supplier. Elle tue aussi cette otage. [Elle n'est pas une épouse à laquelle] Frey tient particulièrement. Donc en fin de compte, ce coup de bluff est vide. Mais elle porte quand même sa menace à exécution. Il y a une sorte de pouvoir là-dedans.
→→FAIRLEY: Vous voulez vengeance pour votre fils. C'est courageux, impétueux, et je n'en ai plus rien à foutre de ce qu'il pourrait m'arriver. J'ai perdu tous mes enfants et mon époux, qu'est-ce qu'il me reste ? Elle vient d'une famille très honorable. Toute sa vie était dédiée à l'honneur et à faire ce qui était juste. D'une certaine façon, elle était retenue par son sens de l'honneur et du devoir. Elle questionne constamment ses motivations et ses agissements. Mais cette fois, non. Je ne me pose aucune question, je le fais et puis c'est tout. Je pense que c'est incroyablement libérateur. Elle se tient là, et elle n'a plus rien à perdre. Elle est déjà morte. Elle veut mourir. Elle ne peut plus continuer.
→→NUTTER: Nous nous étions organisés de façon à ce que Catelyn qui lâche prise à la fin soit la dernière scène qu'on tournerait pour [cet épisode]. Et on discutait de combien de temps elle devrait se tenir ainsi avant que l'homme n'arrive et ne lui tranche la gorge. J'ai dit à David [Benioff], “Je commencerais pour qu'elle tue d'abord la femme de Frey et ensuite elle est perdue dans son moment de désespoir, j'arrêterais là et j'attendrais que tu hoches la tête pour faire signe au gars d'avancer et de lui trancher la gorge.” Je dis “action.” Elle prend la fille en otage, pleure, pleure, je regarde David, elle hurle, elle décroche, et soudain David hoche la tête, l'acteur avance et lui coupe la gorge. Le couteau n'était pas exactement positionné de la bonne façon, l'angle n'était pas tout à fait le bon, mais ça avait l'air si bon, que je me suis dit que ça marcherait quand même, et heureusement ça a été le cas.
→→BENIOFF: Michelle a une telle puissance... [c'est] l'une des meilleures scènes de morts de la télévision. Sa performance dans cette scène est épique.
→→MADDEN: C'était, pour Michelle et moi, notre dernière scène sur Game of Thrones. Ça avaient été cinq jours éprouvants. Nous étions mentalement épuisés. J'ai pleuré jusqu'à ce que mes yeux soient secs, littéralement, comme beaucoup d'autres membres de l'équipe et du casting. C'était très émotionnel. La fête de fin de tournage était cette nuit-là, mais j'avais un autre tournage dès le lendemain. J'ai lavé mon sang et je suis monté dans l'avion.
→→WEISS: On a essayé de téléphoner à Michelle après ça. Elle ne décrochait pas. Elle a envoyé un email une semaine plus tard, où elle disait, “Désolée, j'étais tellement secouée que je n'arrivais à parler à personne.”
→→FAIRLEY: Dan m'avait laissé un message et j'ai essayé de le rappeler. Mais à la fin de la journée, j'étais une coquille vide.
→→L'épisode a été diffusé en Juin 2013, choquant les téléspectateurs partout dans le monde, mettant la barre très haut pour les morts à la télé, et changeant le monde de Westeros pour toujours...
→→CHAPLIN: Ils ont dépassé tout [ce que j'imaginais]. Quand j'étais là-bas je n'avais pas tout vu. Ils ont tué son loup ! Arya était là ! Tout ce qu'il se passait en périphérie. Et ensuite ce silence... il n'y a pas de musique dans le générique de fin. Ça vous reste sur l'estomac. Je n'aime pas la violence, mais c'était vraiment bien fait. C'était plus à propos de l'émotion. Les relations apportaient plus de profondeur que le sang, ce qui est incroyable et vous brise encore plus le cœur. Le hurlement de Michelle... c'est ça. J'en avais le cœur brisé. Je me disais, je ne regarderais plus jamais cette série ! Mais après j'ai vu la saison 4, puis la 5, puis la 6, et la 7.
→→MADDEN: C'était une expérience incroyable, tout ça grâce à David Nutter derrière la caméra. Il en a fait une séquence d'opéra dramatique et stupéfiante. Le choc que vous ressentez dans le livre ainsi que les différentes nuances que je me souviens avoir lues. Tous ces petits détails assemblés ensemble en une seule grosse action.
→→NUTTER: J'ai tendance à me torturer quand je fais quelque chose de ce genre ; je me rappelle être monté dans ma voiture, être rentré à mon appartement, et m'être dit que c'était pas si mal. Je me sentais bien à ce sujet. Personne ne se doutait que le retour serait si énorme, mais pour un réalisateur de télévision c'était un sentiment merveilleux de savoir que j'avais affecté d'autres personnes en racontant une histoire. C'est le meilleur cadeau que j'ai jamais reçu.
→→WEISS: L'une des choses qui fait répondre les gens si fort à l'écriture de George, et j'espère aussi dans la série, c'est que ce n'est pas tout le monde qui parvient à triompher de l'adversité. Comme lorsque Daenerys [lâchait son dragon] à Astapor, c'était un moment 'ouais trop bien !' C'est mélanger ces moments avec quelqu'un faisant une erreur terrible, et en payer le pire prix possible. Si tout était terrible et macabre tout le temps, vous sauriez ce qui arrive parce qu'il y aurait toujours des choses terribles et macabres. L'étendue de possibilités différentes en jeu rendent l'histoire plus réelle, parce que la vraie vie est comme ça. Parfois des choses merveilleuses se produisent, et d'autres fois des choses terribles arrivent... [et dans les Noces Pourpres] ce sont les machinations d'autres personnages qu'on connait. Dans le cas de Charles Dance [Twyin Lannister], c'est un personnage qu'on aime malgré nous. Un monstre ne sort pas à l'état brut et se met à couper des gens en morceaux. Les monstres sont d'autres personnages qui ne sont pas des monstres, mais des personnes avec leurs propres motivations et buts. Le fait que cette chose se produise à cause de quelqu'un d'autre qu'on connait mène à cette dimension tragique et épique. C'est le genre de chose qui vous rappelle que la vie est précieuse et fragile.
→→BENIOFF: Quand un personnage principal meurt dans un film ou dans un livre, on est habitués à un dernier moment doux-amer. Le discours à l'agonie. Vous n'avez pas ça ici. Pas de moment de rédemption. Juste de l'horreur et du massacre. Vous voulez rapidement vengeance pour ça, mais vous ne l'aurez pas, alors il n'y a même pas cette satisfaction. C'est comme un coup dans le ventre. C'est cette sensation qu'on a en lisant les livres, et on a voulu le retranscrire à l'écran.
→→MARTIN: Quand ce livre est sorti, j'ai reçu beaucoup d'emails, et c'est toujours le cas, qui disaient, “Je te déteste, comment t'as pu faire ça, plus jamais je ne lirais tes livres.” D'autres disaient, “J'ai balancé le bouquin à travers la pièce, et je l'ai ramassé une semaine plus tard, et c'était la chose la plus géniale que j'ai jamais lue.” Qu'est-ce que vous voulez dire à quelqu'un qui dit qu'il ne lira plus jamais votre travail ? Les gens lisent les livres pour des raisons différentes. Je le respecte. Certains parce que ça les réconforte. Et certains de mes anciens lecteurs disaient que leur vie était difficile, que leur mère était malade, que leur chien était mort, et qu'ils lisaient pour avoir un échappatoire. Ils ne veulent pas être frappés avec quelque chose d'horrible. Et vous lisez ce genre de fiction où le mec a toujours la fille, où les gentils gagnent, et ça réaffirme que la vie est juste. Il y a une sorte de victoire par procuration, alors je ne critique pas les gens qui veulent ça. Mais ça n'est pas le genre de fiction que j'écris dans la plupart des cas, et ça n'est certainement pas ce dont parle ASOIAF. ASOIAF est plus réaliste sur ce qu'est la vie, il y a des moments de joie, mais aussi de douleur et de terreur. D'après moi, le meilleur genre de fiction capture la vie dans toute ses zones d'ombres et de lumières.
→→Source
→→MADDEN: C'était une expérience incroyable, tout ça grâce à David Nutter derrière la caméra. Il en a fait une séquence d'opéra dramatique et stupéfiante. Le choc que vous ressentez dans le livre ainsi que les différentes nuances que je me souviens avoir lues. Tous ces petits détails assemblés ensemble en une seule grosse action.
→→NUTTER: J'ai tendance à me torturer quand je fais quelque chose de ce genre ; je me rappelle être monté dans ma voiture, être rentré à mon appartement, et m'être dit que c'était pas si mal. Je me sentais bien à ce sujet. Personne ne se doutait que le retour serait si énorme, mais pour un réalisateur de télévision c'était un sentiment merveilleux de savoir que j'avais affecté d'autres personnes en racontant une histoire. C'est le meilleur cadeau que j'ai jamais reçu.
→→WEISS: L'une des choses qui fait répondre les gens si fort à l'écriture de George, et j'espère aussi dans la série, c'est que ce n'est pas tout le monde qui parvient à triompher de l'adversité. Comme lorsque Daenerys [lâchait son dragon] à Astapor, c'était un moment 'ouais trop bien !' C'est mélanger ces moments avec quelqu'un faisant une erreur terrible, et en payer le pire prix possible. Si tout était terrible et macabre tout le temps, vous sauriez ce qui arrive parce qu'il y aurait toujours des choses terribles et macabres. L'étendue de possibilités différentes en jeu rendent l'histoire plus réelle, parce que la vraie vie est comme ça. Parfois des choses merveilleuses se produisent, et d'autres fois des choses terribles arrivent... [et dans les Noces Pourpres] ce sont les machinations d'autres personnages qu'on connait. Dans le cas de Charles Dance [Twyin Lannister], c'est un personnage qu'on aime malgré nous. Un monstre ne sort pas à l'état brut et se met à couper des gens en morceaux. Les monstres sont d'autres personnages qui ne sont pas des monstres, mais des personnes avec leurs propres motivations et buts. Le fait que cette chose se produise à cause de quelqu'un d'autre qu'on connait mène à cette dimension tragique et épique. C'est le genre de chose qui vous rappelle que la vie est précieuse et fragile.
→→BENIOFF: Quand un personnage principal meurt dans un film ou dans un livre, on est habitués à un dernier moment doux-amer. Le discours à l'agonie. Vous n'avez pas ça ici. Pas de moment de rédemption. Juste de l'horreur et du massacre. Vous voulez rapidement vengeance pour ça, mais vous ne l'aurez pas, alors il n'y a même pas cette satisfaction. C'est comme un coup dans le ventre. C'est cette sensation qu'on a en lisant les livres, et on a voulu le retranscrire à l'écran.
→→MARTIN: Quand ce livre est sorti, j'ai reçu beaucoup d'emails, et c'est toujours le cas, qui disaient, “Je te déteste, comment t'as pu faire ça, plus jamais je ne lirais tes livres.” D'autres disaient, “J'ai balancé le bouquin à travers la pièce, et je l'ai ramassé une semaine plus tard, et c'était la chose la plus géniale que j'ai jamais lue.” Qu'est-ce que vous voulez dire à quelqu'un qui dit qu'il ne lira plus jamais votre travail ? Les gens lisent les livres pour des raisons différentes. Je le respecte. Certains parce que ça les réconforte. Et certains de mes anciens lecteurs disaient que leur vie était difficile, que leur mère était malade, que leur chien était mort, et qu'ils lisaient pour avoir un échappatoire. Ils ne veulent pas être frappés avec quelque chose d'horrible. Et vous lisez ce genre de fiction où le mec a toujours la fille, où les gentils gagnent, et ça réaffirme que la vie est juste. Il y a une sorte de victoire par procuration, alors je ne critique pas les gens qui veulent ça. Mais ça n'est pas le genre de fiction que j'écris dans la plupart des cas, et ça n'est certainement pas ce dont parle ASOIAF. ASOIAF est plus réaliste sur ce qu'est la vie, il y a des moments de joie, mais aussi de douleur et de terreur. D'après moi, le meilleur genre de fiction capture la vie dans toute ses zones d'ombres et de lumières.
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