__Le roi Aegon désirait également venger le meurtre de son héritier par Sang et Fromage par un assaut contre Peyredragon, en s’abattant à dos de dragon sur la citadelle insulaire poru se saisir de sa demi-soeur et de ses “bâtards de fils”, ou les tuer. Il fallut tout le conseil vert pour l’en dissuader. Ser Criston Cole insista sur une autre voie. La princesse usurpatrice avait usé de dissimulation et de traîtrise pour tuer le prince Jaehaerys, déclara-t-il : qu’ils en fassent autant. “Nous rendrons à la princesse la sanglante monnaie de sa pièce,” assura-t-il devant le roi. L’instrument que le lord Commandant de la Garde Royale choisit pour la vengeance du roi fut son frère juré, ser Arryk Cargyll.
__Ser Arryk ne se lança pas dans cette mission de gaieté de cœur. En vérité, nous raconte septon Eustace, le chevalier troublé se rendit au septuaire du Donjon Rouge la nuit où il devait prendre la mer, pour implorer le pardon de notre Mère-d’En-Haut. Néanmoins, en tant que membre de la Garde Royale, ayant juré d’obéir à son roi et au lord Commandant, il n’avait d’autre choix honorable que de gagner Peyredragon, revêtu de la tenue tachée de sel d’un simple pêcheur.
__Le but véritable de la mission de ser Arryk demeure un sujet quelque peu débattu. Le Grand Mestre Munkun nous affirme que Cargyll avait reçu l’ordre d’assassiner Rhaenyra, mettant d’un seul coup un terme à sa rébellion, tandis que Champignon insiste pour dire que ses fils étaient la proie de Cargyll, qu’Aegon II souhaitait laver par le sang de ses neveux bâtards, Jacaerys et Joffrey “Fort”, celui de son fils assassiné.
__Ser Arryk toucha terre sans anicroche, revêtit son armure et son manteau blanc et n’eut aucun problème à accéder au château sous le déguisement de son frère jumeau, tout comme Criston Cole l’avait prévu. En plein cœur de Peyredragon, cependant, alors qu’il se dirigeait vers les appartements royaux, les dieux le placèrent face à face avec ser Erryk lui même, qui comprit immédiatement ce que signifiait la présence de son frère. Les rhapsodes nous racontent que ser Erryk aurait dit : “Je t’aime, mon frère” en dégainant sa lame, et que ser Arryk aurait répondu : “Et moi aussi, mon frère” en tirant la sienne.
__Les jumeaux combattirent durant la plus grande partie d’une heure, conte le Grand Mestre Munkun ; le fracas de l’acier éveilla la moitié de la cour de la reine, mais les témoins ne purent que se tenir là et regarder sans rien pouvoir faire, car aucun homme présent n’aurait su dire lequel était chaque frère. Finalement, ser Arryk et ser Erryk se portèrent mutuellement des blessures mortelles et expirèrent dans les bras l’un de l’autre, des larmes sur leurs joues. Fire & Blood, La mort des dragons - le dragon rouge & le dragon d'or
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