mardi 9 avril 2019

Nouvelle narration de la mort de Shireen Baratheon

 

→→Game of Thrones a tué des pères, des mères, des fils, des filles, le seul homme bien de Westeros, des loups et même un dragon. Et pourtant, la mort de Shireen Baratheon, la douce princesse au visage marqué a choqué tout le monde. Dans le neuvième épisode la cinquième saison, Stannis, perdu, vaincu, et à la recherche désespérée d'une solution facile, a pris une décision. Sur le conseil de la Femme Rouge, il a brûlé vive sa fille unique en sacrifice au Dieu Rouge, pour sauver son armée du froid et de la famine. Evidemment, ça n'a pas marché. Ses hommes l'ont abandonné, son nom a été sali, et les fans ont laissé éclaté leur colère sur les réseaux sociaux. “Je pense qu'elle est compréhensive, mais que ça n'est pas une chose pour laquelle elle le pardonnerait,” dit l'actrice Kerry Ingram, à présent âgée de 19 ans. “Je pense que ça a dépassé les limites. Elle est assez passive, mais je pense que certaines choses ne peuvent pas passer.

→→On m'avait dit au début de la saison 5 que mon personnage allait mourir, mais pas quand ni comment, ce qui était bizarre, parce que ça a laissé mon esprit vagabonder et imaginer de nombreuses possibilités de comment ça pourrait se passer. Et puis vers le milieu du tournage, je venais de finir mes scènes qui n'étaient pas cet épisode, et j'ai reçu un appel de David [Benioff] et Dan [Weiss], où ils m'expliquaient ce qui allait se passer. Et après ça, j'ai reçu le script.

→→C'était bizarre. Je n'ai pas vraiment réalisé que je ne ferais plus partie de la série jusqu'à l'été suivant quand ils ont commencé le tournage de la saison 6 à Belfast et que je ne m'y suis pas rendue. J'avais juste l'impression d'avoir bouclé une autre saison et que j'aurais retrouvé tout le monde l'année suivante. Ça ne m'a frappée qu'en juin ou en juillet, quand j'ai vu tous mes amis retourner à Belfast sans moi, c'était tellement étrange. C'était tout un mix d'émotions. Je me disais que ça allait être génial, que ça serait une opportunité. Vous ne filmez pas des trucs comme ça tous les jours, avec tellement d'émotions. J'étais excitée, mais aussi triste, vraiment un peu des deux...


→→[La scène] a été tournée sur trois jours, où ils n'avaient besoin de moi que pour deux d'entre eux, et pas pour le troisième. On a commencé par tout ces petits bouts avant ça, la marche, le dialogue, puis les prises de tous les autres, et la dernière chose qu'on a tourné était ma partie, à la fin de la journée. C'était dur pour les nerfs. Il y avait beaucoup de figurants, c'était comme un public. On l'a donc filmé dans l'ordre chronologique. On était dans une carrière, et il faisait très froid. Je me souviens que j'étais emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements. Je me souviens que le feu était un peu trop près de mon visage à un moment. Ils avaient fait un gros plan, et ils disaient, “C'était très bien.” Et moi, “C'était réel !” Ça allait. Toutes les précautions étaient là, mais de mon point de vue ça avait l'air beaucoup plus proche que ce que j'aurais voulu. Et je disais, “Euh, les gars ! Je veux jouer la comédie, je veux pas que ça soit réel.”

→→J'étais très nerveuse à propos des cris, parce que ça n'est pas une chose à laquelle je peux m'entraîner dans ma chambre. Ça ferait venir la police. C'est un genre de cri différent, pas juste un cri dans un fond. C'est une sorte de cri que je voulais réussir. J'en ai parlé à la production : “Je ne sais pas trop quoi faire. Est-ce que je pourrais aller dans une salle insonorisée, ou quelque chose du genre, pour que je puisse me préparer ?” Alors ils m'ont emmenée sur un parking vide au milieu de Belfast, et un coach vocal a crié avec moi. C'était très drôle pour les passants. C'est la seule préparation que j'ai faite.

→→Je devais tourner pour les trois jours au départ, mais à la fin du deuxième jour ils ont réalisé qu'ils avaient tous les plans qu'il leur fallait pour moi. Donc ils n'avaient pas besoin de moi pour le troisième jour. Bien sûr, parce que j'avais moins de 16 ans à l'époque, ils ne pouvaient pas me garder trop longtemps sur le plateau, alors les journées étaient assez coupées, mais ils faisaient la plupart de mes prises en fin de journée, parce que le maquillage prend en plus beaucoup de temps. Ils ont planifié ça de façon à ce que je n'ai pas à venir trop tôt. Je pouvais toujours me faire maquiller sans qu'ils doivent se dépêcher, et que j'ai encore un peu le temps de me préparer et me détendre pour mes prises.


→→Ils ont fait venir un coach vocal avec moi pour me montrer comment faire ça bien, ouvrir mes côtes et des trucs comme ça, des exercices bizarres à faire, et beaucoup de miel pour garder ma voix relaxée. En fait, une seule prise n'a vraiment requis un vrai cri. Ils m'ont demandé si je voulais le faire, ou si je voulais le mimer, et ils ajouteraient les cris en post-production. Je me disais que quand vous criez pour de vrai, vous sentez la différence sur votre visage et dans votre gorge. Vous pouvez dire que quelqu'un fait du bruitage ou pas, et je voulais sentir ça. Mais je crois qu'il n'y a vraiment eu que deux prises sur les deux jours où ils ont vraiment eu besoin de mes vrais cris. Je suis devenue un peu aphone, peut-être un ou deux jours plus tard. Quand je suis retournée à l'école, tout le monde disait, 'T'as l'air bizarre.' Et je ne pouvais pas leur dire pourquoi. Je disais, 'Oh, j'ai juste un rhume.'

→→On faisait le faux vent qui souffle et emporte de la neige, une chose qu'ils adorent. Mais à cause de ça, vous pouviez l'entendre dans le fond. Alors beaucoup des dialogues ont dû être ré-enregistrés, et ça incluait les cris. C'était bizarre parce que je n'étais pas sur le plateau et pas dans le personnage. J'étais juste dans une pièce. Ça semblait différent de faire les cris là, parce que je n'avais pas à me débattre, il n'y avait personne qui m'attrapait, ce qui aide à ce mettre dans le bon état d'esprit. Ce qu'ils ont fait, c'est que ma coach est venue derrière moi, a enroulé ses bras autour de moi, pour que j'ai ce choc initial au lieu de juste crier. Ça semblait un peu plus réel.

→→C'était fou, parce que l'épisode a été diffusé aux Etats-Unis avant l'Angleterre, et je me suis réveillée avec mon téléphone en ébullition. Beaucoup de 'Non !! Comment ils ont osé !?' C'était bizarre, parce que je savais ce qui allait se passer depuis presque un an, alors j'y étais préparée. Voir ces commentaires était assez gratifiant. C'était agréable d'entendre des choses qui voulaient dire que j'avais fait mon boulot correctement. C'était vraiment gratifiant. Voir les réactions m'a brisé le cœur, mais en même temps c'était très agréable de voir tous ces commentaires agréables au milieu.


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