___Winterfell, le symbole physique des Stark et du Nord, n'est plus qu'un tas de ruines à la fin d'ACOK, ses bâtiments passés à la torche, ses murs effondrés, l'eau de ses sources chaudes coulant comme du sang. La tour de la main, autant un symbole qu'un centre de pouvoir, est brûlée. Peydragon est assiégé, les Terres de l'Orage sont envahies, le Conflant est ravagé, et des villages sauvageons sont abandonnés. Après cinq romans de batailles, les terres de Westeros sont dotées de plus en plus de ruines.
__Pourquoi ?
__A ce stade, il y a de nombreux exemples de l'arrogance déconnectée de la réalité des petits seigneurs qui s'amusent au jeu des trônes, et des souffrances endurées par le peuple à cause d'eux ; les ruines en sont une conséquence. Et il y a aussi le thème prédominant du cycle des 'renaissances' : Winterfell est détruit dans A Clash of Kings, mais est (partiellement) reconstruit et réhabité dans A Dance with Dragons, tout comme Bran Stark est physiquement handicapé, tandis que mentalement, il est 'libre' grâce à ses dons de change-peau et de vervoyant ; "Winterfell n'est pas mort," songe Bran dans le dernier chapitre d'ACOK, "Il n'était que rompu. Comme moi."
__Nous avons aussi Ser Jaime Lannister, physiquement mutilé lui aussi, pour évoluer plus tard en un lord Commandant de la Garde Royale plus humble et plus alerte. Ou alors, nous avons Catelyn Stark, qui est littéralement ressuscitée en une créature plus endurcie, plus sombre, obsédée par la vengeance ; dans le monde 'gris' de GRRM, ces transformations ne sont pas forcément positives.
__Mais apporter la ruine sur quelqu'un ou quelque chose peut aussi être un acte délibéré. Lord Tywin Lannister a notamment exterminé les maisons Reyne et Tarbeck, étayant radicalement leur arbre généalogique et passant à la torche le siège de leur pouvoir. Plus glaçant encore, Lord Freuxsanglants, à l'époque du Chevalier Errant, a démonté pierre par pierre Murs-Blancs, et pour faire bonne mesure, a recouvert de sel la terre où se tenait le château. Et l'illustration la plus littérale de désolation des romans est certainement Theon Greyjoy, le Schlingue actuel, aux mains de Ramsay Bolton, le précédent Schlingue.
__Pourquoi ?
__A ce stade, il y a de nombreux exemples de l'arrogance déconnectée de la réalité des petits seigneurs qui s'amusent au jeu des trônes, et des souffrances endurées par le peuple à cause d'eux ; les ruines en sont une conséquence. Et il y a aussi le thème prédominant du cycle des 'renaissances' : Winterfell est détruit dans A Clash of Kings, mais est (partiellement) reconstruit et réhabité dans A Dance with Dragons, tout comme Bran Stark est physiquement handicapé, tandis que mentalement, il est 'libre' grâce à ses dons de change-peau et de vervoyant ; "Winterfell n'est pas mort," songe Bran dans le dernier chapitre d'ACOK, "Il n'était que rompu. Comme moi."
__Nous avons aussi Ser Jaime Lannister, physiquement mutilé lui aussi, pour évoluer plus tard en un lord Commandant de la Garde Royale plus humble et plus alerte. Ou alors, nous avons Catelyn Stark, qui est littéralement ressuscitée en une créature plus endurcie, plus sombre, obsédée par la vengeance ; dans le monde 'gris' de GRRM, ces transformations ne sont pas forcément positives.
__Mais apporter la ruine sur quelqu'un ou quelque chose peut aussi être un acte délibéré. Lord Tywin Lannister a notamment exterminé les maisons Reyne et Tarbeck, étayant radicalement leur arbre généalogique et passant à la torche le siège de leur pouvoir. Plus glaçant encore, Lord Freuxsanglants, à l'époque du Chevalier Errant, a démonté pierre par pierre Murs-Blancs, et pour faire bonne mesure, a recouvert de sel la terre où se tenait le château. Et l'illustration la plus littérale de désolation des romans est certainement Theon Greyjoy, le Schlingue actuel, aux mains de Ramsay Bolton, le précédent Schlingue.
__Dans le cas des deux premiers exemples, les ruines servent d'avertissement, à montrer ce qu'il arrive aux vassaux qui se rebellent contre leur seigneur ou leur roi, et montrent aussi quel genre de personne est le vainqueur. Sous cet angle, il est intéressant de comparer et contraster la nature irréparable de ces deux punitions, avec les récentes rébellions de Robert Baratheon et Balon Greyjoy. Bien que des murailles de châteaux aient été percées, que des villes aient été mises à sac, et que des civils aient été tués, il y a un ressenti différent, qui est dû au but initial des défendeurs ; Robert, malgré ses défauts de monarque, cherchait à freiner Balon, pas à le massacrer ou à exterminer sa lignée, comme l'aurait fait Tywin ou Freuxsanglants. Il sera donc intéressant de voir comment Daenerys et Aegon Targaryen traiteront leurs ennemis lors de leur avancée pour prendre le trône, ou comment se conduira Stannis Baratheon s'il s'en éloigne.
__Pour finir, les ruines servent aussi de préfiguration. Quand Robb et Catelyn Stark font halte à Vieillepierres, et contemplent des effigies qui sont devenues méconnaissables avec le temps, le lecteur ressent un sentiment macabre : l'invincible roi Tristifer IV a finalement été vaincu et, peu après, le règne millénaire de la maison Alluve a pris fin, de même que leur lignée. Tyrion Lannister traverse les Chagrins, autrefois la cité Chroyane, et fait face aux hommes de pierre, autrefois des civils comme les autres, jusqu'à ce que la maladie n'en fasse des monstres forcés de s'isoler du reste du monde. Daenerys passe brièvement à Vaes Tolorro, dont les murs blancs sont effondrés, les ruelles fissurées et tordues, les morts non enterrés... Pourtant, même ici, la vie a trouvé un chemin : l'eau est rare mais pure, la végétation rabougrie mais saine. Il y a même des pêches, qui, dans cet environnement délabré, font un cadeau exquis.
__Ceci est peut-être bien le but principal de GRRM quand il utilise des ruines : la destruction n'apporte pas toujours de nouvelles vies, elle n'est pas toujours causée pour des raisons ou des circonstances justes, mais elle rend les douceurs plus appréciables, et la mélancolie plus poignante. Que ce soit de faire d'une pêche un don royal, poser les bases de la perte et du gain simultané des aptitudes de Bran, ou fomenter l'enchevêtrement de Rhaegar Targaryen avec des forces divines/prophétiques, ce sont les choses à demi détruites, à demi enterrées, qui, le plus souvent, ont un impact sur nos existences, nos émotions, et, plus tristement, sur notre avenir.
__Pour finir, les ruines servent aussi de préfiguration. Quand Robb et Catelyn Stark font halte à Vieillepierres, et contemplent des effigies qui sont devenues méconnaissables avec le temps, le lecteur ressent un sentiment macabre : l'invincible roi Tristifer IV a finalement été vaincu et, peu après, le règne millénaire de la maison Alluve a pris fin, de même que leur lignée. Tyrion Lannister traverse les Chagrins, autrefois la cité Chroyane, et fait face aux hommes de pierre, autrefois des civils comme les autres, jusqu'à ce que la maladie n'en fasse des monstres forcés de s'isoler du reste du monde. Daenerys passe brièvement à Vaes Tolorro, dont les murs blancs sont effondrés, les ruelles fissurées et tordues, les morts non enterrés... Pourtant, même ici, la vie a trouvé un chemin : l'eau est rare mais pure, la végétation rabougrie mais saine. Il y a même des pêches, qui, dans cet environnement délabré, font un cadeau exquis.
__Ceci est peut-être bien le but principal de GRRM quand il utilise des ruines : la destruction n'apporte pas toujours de nouvelles vies, elle n'est pas toujours causée pour des raisons ou des circonstances justes, mais elle rend les douceurs plus appréciables, et la mélancolie plus poignante. Que ce soit de faire d'une pêche un don royal, poser les bases de la perte et du gain simultané des aptitudes de Bran, ou fomenter l'enchevêtrement de Rhaegar Targaryen avec des forces divines/prophétiques, ce sont les choses à demi détruites, à demi enterrées, qui, le plus souvent, ont un impact sur nos existences, nos émotions, et, plus tristement, sur notre avenir.
Traduction : moi // Source : towerofthehand.com
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