samedi 14 septembre 2024

Nouveautés du cast au 10 septembre 2024

 → → Bientôt la rentrée et la reprise des sorties après un gros ralentissement. Le 24 août, Clinton Liberty était à l'avant-première de Touchdown pendant le FrightFest. Le 28 août, Gemma Whelan était à l'avant-première de la saison 2 de Funny Woman, tandis que Peter Dinklage était à une projection de The Thicket pour les membres de la SAG-AFTRA. 

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 → → Les actus bougent bien ! Le 31 août, Nathalie Emmanuel faisait son retour au festival de Venise en participant au Armani Beauty Dinner. Le 3 septembre, Kit Harington était invité chez Lorraine pour parler de Slave Play. Le 4 septembre, Peter Dinklage assistait à l’avant-première de The Thicket à Los Angeles, et Harry Collett était à un cocktail pour la collection Longiness.

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 → → C'est pour la promo de la saison 3 de the Tower que Gemma Whelan a été particulièrement active ces derniers jours. Elle a été invitée sur quelques plateaux tv britanniques, et a donné aussi quelques interviews, accompagnés de nouveaux portraits :

→ →[Ses co-stars préférées pour Country & Town House] Patrick Malahide a été exceptionnel dans sa générosité, sa chaleur et son humour, dans le rôle de mon père dans GOT, et Alfie Allen sera toujours un de mes préférés, comme on a passé des années à jouer un frère et une soeur. C'est honnêtement trop dur de choisir : Suranne Jones, Sheridan Smith, Mark Gatiss, Greg Davies, et beaucoup, beaucoup d'autres. Ne me demandez pas de choisir, je les ai tous adorés !

→ →[Si elle préfère l'écran ou la scène pour 1883 Magazine] La réponse courte est ce qui vient et qui me plait. J'adore le théâtre. Une fois par an, c'est chouette. Quand L'Autre Soeur Bronte est arrivée, je me suis dit qu'il fallait que je le fasse. J'ai écrit au directeur de casting pour lui dire que j'adorais ça. Comment je peux en faire partie ? Donc ouais, si je réagis comme ça, je trouve que c'est magique. J'aime avoir une mixture, un mélange des deux, parce que le théâtre est fatiguant bien sûr. Nuit après nuit après nuit. Et pouvoir garder une performance fraiche comme la première nuit, c'est très fun. Mais vous savez, ça pèse sur votre famille pendant huit semaines, vous n'êtes pas là pour lire les histoires au moment d'aller au lit, et vous partez à l'heure du thé. Quelqu'un doit rester nettoyer, et c'est ok, c'est prévu. Mais vous voyez, vous ne pouvez pas faire du théâtre pendant plus de deux mois comme ça. Il faut un équilibre sain.

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 → → Encore des sorties... Le 4 septembre, Emily Carey se rendait à la Longchamp Immersive Exhibition à Londres, tandis que Peter Dinklage passait chez le Jimmy Kimmel Live. Le 5 septembre, Hannah Waddingham était au FOX Fall Day à Los Angeles. 

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 → → De l'autre côté de l'océan, à  New York, Gayle Rankin, maintenant rousse, était le 5 septembre a l'inauguration de son portrait de caricature de la gallerie Sardis des stars de Broadway, et lendemain au défilé Susan Alexandra x Rachel Antonoff à la Fashion Week. Puis le lendemain, Hannah Waddingham remettait le prix de meilleure série de réalité (format court) lors du premier week-end des Emmys Awards.

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 → → La sortie de Megalopolis se rapproche, ainsi que celle de The Killer pour la France : Nathalie Emmanuel fait donc la couverture du magazine Defined ! Je n'aime pas vraiment les tenues et poses choisies pour ma part. Voici des extraits de l'interview :

→ →[Les questions soulevées par le film] Ancien contre nouveau, tradition contre progrès. Qu'est-ce qu'on en tire, et avec quoi on va vers le futur ? Ca veut dire quoi le futur ? J'ai réalisé que je ressentais uen forte connection avec ça, parce que je suis aussi à cet âge où le modne change, et je peux le voir changer. J'ai toujours pensé que je comprenais tout, mais maintenant tout change à nouveau. Et c'est pas grave, parce qu'il y a tant à découvrir dans ce changement. C'est la conversation constante que nous avons : qu'emportons nous avec nous du passé, et qu'abandonnons nous pour pouvoir avancer ? Julia représente vraiment cette conversation que quelqu'un pourrait avoir.

→ →[Ce qui viendra ensuite pour elle] Je suis dans cette position où je peux m'arrêter et être un peu plus intentionnelle sur la prochaien chose que je fais : l'apprécier, en profiter. Me permettre de respirer pendant une seconde, et voir ce qui suivra. Ca peut vouloir dire que pendant un peu de temps je ne vais pas travailler, et c'est un privilège de pouvoir se le permettre. Je veux nourrir d'autres aspects de ma vie que j'ai dû délaisser parce que j'étais ailleurs ou occupée : mes amis, ma famille.

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 → → Après le festival de Cannes, Megalopolis était présenté sur le continent américain à l'occasion du festival de Toronto. Nathalie Emmanuel a donc débarqué pour la première fois au TIFF ! Le 8 septembre, elle était à une célébration par Vanity Fair et Netflix au Four Season hôtel. Le 9 septembre, c'était l'avant-première de Megalopolis avec ses co-stars. Elle a aussi été photographiée dans les studios People & EW du festival !

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 → → Un autre photoshoot est sorti, cette fois avec Iwan Rheon, qui était récemment à l'affiche de la série Those About to Die, pour le Mag Cloud Magazine. Je le trouve pas hyper transcendant, ça fait un peu truc qu'on verrait n'importe où.

→ →[Les rôles juteux qu'il a obtenu jusqu'à présent] En terme d'approche, c'est pareil que pour n'importe quel perosnnage. Trouver la vérité de qui ils sont. Qu'est-ce qui les motive ? Pourquoi font-ils ce qu'ils font ? Comment ils bougent, comment ils parlent ? J'essaye d'avori autant d'informations du scénario que je le peux, et pusi ensuite j'imagine le personnage. Tout se met en place quand j'essaye le costume pour la première fois. Ensuite, on espère pour le mieux !

→ →[Plonger dans la 'mystique' des gladiateurs grâce à la série] C'est fascinant de s'immerger dans un monde ancien qui résonne autant avec le modne moderne. L'amour du spectacle et du sport est un seul exemple. J'ai toujours été intéressé par l'histoire, c'était donc une opportunité parfaite pour se mettre en mode geek et se plonger là-dedans. On a aussi pu tourner à Rome, alors il y avait tout là pour explorer. C'est assez cool de rouler à côté du Colisée, alors que vous êtes en route pour tourner une scène dans le Colisée. Et aussi l'opportunité de travailler avec Roland Emmerich et Anthony Hopkins. Vous ne pouvez pas vraiment dire non à ça !

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jeudi 12 septembre 2024

Ce qui n'allait pas avec la saison 2 de House of the Dragon...

__Je suis tombée sur cet article, qui est tellement bien écrit, qui résume tellement bien mes pensées, que je l'ai simplement traduit pour que vous puissiez en profiter aussi.

__La saison 2 de House of the Dragon est terminée, et les fans sont outrés. Reddit est rempli de requêtes de remplacer les showrunners. Les notes de la série sur IMDB ont plongé, la moitié des épisodes étant notés en dessous du pire épisode de la saison 1. Ceux qui notent qualifient la saison 2 d'anticlimatique, d'insatisfaisante, de très décevante...

__Ceux qui défendent la série, dont les showrunners eux mêmes, prétendent que les fans sont juste en colère de ne pas avoir eu une grosse bataille à la fin de la saison. Certes, étant donné que parmi les plaintes récurrentes, beaucoup disent que rien ne s'est passé cette saison, une grosse bataille finale aurait aidé. Mais les problèmes de la saison 2 sont beaucoup plus profonds que cela. Voyez les commentaires de l'équipe sur les buts et les personnages de la saison 2 :

__→ "Une des choses qu'on fait, et c'était très clair pour moi quand j'ai lu cette saison, c'est d'avoir des protagonistes. Avec [Rhaenyra, Alicent] et Daemon, on a mis en place ces personnages dans la saison 1 et il fallait qu'on poursuive avec eux dans la saison 2." — Geeta Vasent Patel, réalisatric du 2x08, dans un interview avec The Wrap

__→ "Rhaenyra voit ce qui va venir et veut empêcher ça, et demande à Alicent de l'aider à y voir plus clair. Elle voit cela comme son travail de souverrainne de se mettre en danger plutôt que la vie de probablement des millions d'habitants du royaume... Pour Rhaenyra, c'est un risque d'aller trouver Alicent pour lui dire ‘Nous sommes les seules personnes de chaque côté avec le pouvoir, l'influence et le désir de voir une fin pacifique à tout ça’" — Ryan Condal, commentaire du 2x03


__→ "Il y a tant d'enjeux, ces armées, ces dragons, ces châteaux et manoeuvres politiques, mais en fin de compte, tout tourne autour de ces deux femmes qui essayent de comprendre." — Sara Hess, scénariste, commentaire du 2x08

__D'après ces commentaires et leurs choix narratifs, l'équipe créative a deux objectifs :

__→ Rhaenyra & Alicent (& Daemon) sont les personnages principaux et moteurs de cette histoire.
__→ Rhaenyra &, éventuellement, Alicent veulent la paix pour le bien du royaume.

__Le problème, c'est que ces deux objectifs contredisent un troisième fait qu'on ne peut ignorer :

__→ Cette histoire parle d'une terrible et sanglante guerre civile.

__Pour satisfaire l'un de ces objectifs, le troisième en pâtit. Si Rhaenyra & Alicent mènent la danse et veulent la paix, alors la guerre doit attendre. Quand Rhaenyra se conduit comme la protagoniste d'une redoutable guerre civile, comme lorsqu'elle laisse des dizaines de dragonniers potentiels être brûlés vifs, cela contredit son soit-disant pacifisme. Et dans le seul épisode qui se concentrait vraiment sur la guerre (le 2x04, sur la bataille de Repos des Freux), Rhaenyra & Alicent sont mises à l'écart, aucune d'elle ne jouant de rôle en dehors de Rhaenyra acceptant avec réticence que Rhaenys se batte en son nom.

__Cette discordance est pourrie à la racine, et cela fait que la série se flétrit en trois façons :


____1. Ca force tout le monde à faire tout le temps la même chose

__Le rythme. Seigneur, ce rythme. Je n'ai jamais vu une série si satisfaite de répéter les mêmes scènes dans les mêmes contextes encore et encore et encore. Daemon a des hallucinations à Harrenhall. Alys écrase des trucs dans un bol. Alyn déplace les mêmes planches au seul quai du seul port de Port l'Epice. Le conseil de Rhaenyra d'hommes séniles insistent qu'il faut agir ! Et Rhaenyra, inévitablement, répond exaspérée, “Mais que voulez-vous que je fasse ?” Tout le monde est piégé et condamné à répéter sans cesse les mêmes scènes.

__Les showrunners ont besoin que ces scènes se répétent pour gagner du temps et permettre à Alicent de se ranger aux côtés de Rhaenyra. Mais comme la saison démarre alors qu'elles sont furieuses l'une cotnre l'autre, cela prends beaucoup d'épisodes (et des plots points improbables, mais on va en reparler) pour en arriver là.

__Malheureusement, plus la guerre progresse, plus il sera difficile pour elles de se réconcilier. C'est déjà assez improbable de croire qu'après un fils et un petit-fils assassinés - et une tentative d'assassinat - Rhaenyra & Alicent enterreraient la hache de guerre. Les guerres évoluent en spirales de violence, chaque côté se servant des actions de l'autre camp pour justifier les siennes. Chaque mort et chaque bataille rend moins plausible que l'amitié de Rhaenyra et Alicent triompherait, alors les showrunners ont besoin que la guerre progresse leeeeeeeeeeentement.


__Et bon sang, comme c'est lent. Pour ralentir la guerre, des personnages principaux sont mis dans des répétitions infinies. Après que la première saison se termine avec les personnages qui veulent le sang, Rhaenyra passe la première moitié de la saison à répéter les mêmes arguments pour éviter la violence à tout prix. Alicent est dénigrée à chaque conseil Vert. Daemon est bloqué dans une boucle temporelle de conflits Blackwoods-vs-Brackens, de rêves bizarres, et de reprendre connaissance au milieu d'un dîner avec le pauvre Simon Strong, qui veut juste passer un repas en paix. Laissez ce papi finir son assiette !

__Daemon & Rhaenyra ne répétent pas seulement les mêmes scènes : pire encore, ils répétent leurs arcs de la saison 1 ! Comme avant que Vhagar ne dévore Luke, Rhaenyra essaye de décider si la guerre est justifiée pour préserver son règne. Daemond se demande à nouveau pourquoi il devrait accepter le règne de Rhaenyra, alors qu'elle n'est qu'une femme et lui un seigneur assoifé de pouvoir et d'inceste. La fin de la saison 2 - la guerre est sur le point d'éclater - est identique à la fin de la saison 1 !

__Et bien sûr, il y a un personnage principal dont l'arc de la saison 2 l'emmène dans une toute autre direction : Alicent. Mais cela nous conduit au deuxième problème des objectifs des showrunners…


____2. Cela détruit la cohérence de l'univers

__Contrairement à Daemon & Rhaenyra, Alicent a un tout nouvel arc narratif : elle va passer dans le camp de Rhaenyra pour obtenir la paix.

__Mais le cycle de violence a déjà débuté : le fils de Rhaenyra et le petit fils d'Alicent ont été tués. A ce stade, dans la vraie vie et dans l'histoire originale, il serait presque impossible d'éviter la guerre. Alicent & Rhaenyra se détestent déjà - et elles ont de bonnes raisons à cela - et sont entourées de personnes qui partagent leur haine. Les camps opposés ont des buts incompatibles, pas de communication, et un nombre de morts qui augmente. Il est dur d'imaginer Rhaenyra et Alicent négocier la paix, quand il n'y a aucune volonté ou direction autre que la guerre.

__Les scénaristes doivent donc intervenir : ils donnent à Rhaenyra le désir d'obtenir la paix, après qu'elle ait été la cible d'une tentative d'assassinat. Pour dessiner un chemin pour la paix, ils mettent en place la séquence la plus improbable dans une série qui parle de seigneurs dragons : Rhaenyra s'introduit à Port-Réal déguisée en septa, menace Alicent d'un couteau dans le septuaire, mène un entretien énervé sans que personne ne le remarque, et s'échappe incognito après qu'Alicent la laisse simplement partir.

__D'appeller ce plan 'risqué', implique à tort qu'il a une chance de réussir. Si ce n'était pas une série tv, et si Rhaenyra n'avait pas une plot armor en acier Valyrien, ce plan serait garanti d'échouer. Du moins, si probable d'échouer qu'aucun dirigeant sain d'esprit n'y songerait. Même le showrunner Ryan Condal décrit sérieusement le plan de Rhaenyra comme étant étrange. Revenons rapidement sur le ridicule de ce plan :

__→ Rhaenyra, qui est sans conteste le visage le plus connu de Port-Réal, surtout chez les membres de la Garde Royale qui étaient à son service, pourrait facilement être démasquée avant même d'atteindre Alicent.
__→ Alicent pourrait facilement appeler à l'aide en repérant Rhaenyra, ou la faire arrêter immédiatement après avoir quitté le septuaire.
__→ N'importe quel garde, septa ou fan d'Alicent aurait pu remarquer que la reine était en train de parler avec quelqu'un qui ressemblait étrangement à sa nemésis.
__→ Le coeur de ce plan repose sur l'idée que littéralement n'importe qui pourrait se glisser à côté d'Alicent et la poignarder dans le septuaire, et, bon, sérieux.


__Dans le livre, cette rencontre n'a jamais lieu. Pas plus que l'arc où Alicent et Rhaenyra font équipe pour l'amitié et pour la paix. Alors les scénaristes doivent déformer les personnages, l'histoire et l'univers, pour que cette idée puisse marcher.

__Et ces déformités donnent lieu à d'autres boucles logiques et étranges motivations de personnages. Rhaenyra passe d'assoifée de sang à bienveillante, Rhaenyra et Alicent doivent se rencontrer en personne, et Alicent doit laisser Rhaenyra pour servir les objectifs contradictoires des scénaristes. Les circonstances de leur rencontre n'ont aucun sens, parce que l'histoire n'a jamais eu pour but qu'elles ne se rencontrent dans aucune circonstance.

__Et dans le final de la saison, les showrunners font la même erreur, cette fois avec Alicent qui s'introduit à Peyredragon en suppliant pour la paix. Encore une fois, cette scène ne se produit pas dans le livre ; encore une fois, les scénaristes doivent faire d'autres déformations pour qu'elle marche.

__Bien que logistiquement plus plausible que le Septa Rhaenyra Rendezvous, ça reste assez ridicule de voir avec quelle facilité chaque camp peut passer d'un côté ou de l'autre en plein blocus. (Un autre point récurrent de la saison 2, c'est des ennemis mortels s'introduisant sans encombre dans les places fortes les uns des autres.) Ou comme Ben Lindbergh de The Ringer le dit si bien : “la facilité avec lesquels les personnages principaux traversent les lignes ennemies diminue la gravité du conflit entre les deux factions.

__La plus grosse déformation, est qu'Alicent rejoint la Team Rhaenyra. Oui, Alicent avait tort sur le souhait de Viserys. Mais dans la saison 1, on nous présente Alicent comme une mère férocement protectrice, une mère qui essaye de poignarder Rhaenyra pour faire oeil pour oeil pour son fils. Même quand Aegon faisait des choses terribles, elle le défendait. Maintenant, elle donne son accord pour qu'il soit exécuté pour avoir réclamé le trône, ce qu'il n'a fait que parce que Alicent lui a dit de le faire. Alicent a mal interprété les dernières paroles de Viserys, mis la pression à son fils pour qu'il prenne le trône, et maintenant qu'il a suivi ses instructions, il en paye le prix.

__D'après les showrunners, ce changement d'Alicent montre qu'elle choisit le camp de la paix et de la raison. Bien sûr, elle a fait pleins de trucs pas bien avant, disent-ils, mais maintenant c'est une gentille. Ce qui nous conduit au dernier problème causé par les objectifs contradictoires des showrunners…


____3. Cela aplatit la morale de l'histoire

__Pire que d'avoir rendu Rhaenyra et Alicent incohérentes, la saison 2 les a rendu ennuyeuses.

__Les personnages les plus intéressants de Game of Thrones étaient très complexes moralement. Ils faisaient de bonnes actions, de mauvaises actions, au nom du bien. Varys complotait pour la défense du royaume. Jaime Lannister était déchiré entre son amour pour Cersei et son sens du devoir envers les autres. Daenerys voulait briser la roue, mais était également un peu trop enthousiaste à l'idée de brûler des gens vivants dans le procédé. Tyrion, qui était clairement un gentil, a tué son père pendant qu'il posait une pêche. Ils étaient intéressants à regarder parce qu'ils avaient différents aspects, et vous ne saviez pas de quel côté ils allaient tourner.

__La première saison de House of the Dragon avait préparé le terrain pour plusieurs nouveaux personnages très complexes moralement. Au centre, Rhaenyra et Alicent, qui pouvaient être aussi bien altruistes qu'égoïstes. Et bien que la première saison ait tout fait pour nous assurer que Rhaenyra était la 'gentille' - après tout, c'est elle qui est l'héritière légitime du trône - elle ne l'était pas complétement. Surtout quand elle était ado, elle était limite arrogante : une liaison avec un membre de la garde royale, des enfants bâtards, elle réclamait la tête de ceux qui osait dire la vérité sur ses fils, et a forcé son premier mari à jouer le mort pour qu'elle puisse épouser son oncle. Et comme tout ceux qui insistent pour dire qu'ils méritent la couronne, ce n'était pas purement pour le bien du royaume. Ces attributs la rendaient compliquée et intéressante.

__La même chose est vrai pour Alicent, dont les défauts étaient plus évidents. Elle était hypocrite, à l'occasion cruelle, protégeait son fils violeur, et s'est trompée sur l'héritier légitime. Mais elle semblait très humaine, faisant de son mieux avec la hiérarchie et la patriarchie autour d'elle. La saison 1 a brillamment fait comprendre au spectateur comment ces deux anciennes amies s'éloigneraient, et comment elles se sentiraient blessées par l'autre. On pouvait comprendre les deux, compatir pour les deux, malgré leur conflit. Leur tension était réelle, méritée, fascinante.

__En comparaison, la saison 2 aplani Rhaenyra et Alicent. On dirait que les showrunners veulent faire comprendre que Rhaenyra et Alicent sont les gentilles : elles veulent la paix, contrairement aux autres membres de leurs conseils. Elles sont des protagonistes pas seulement dans le sens où elles sont les actrices centrales, mais aussi parce qu'elles sont les (tragiques ?) héroïnes de l'histoire.

__Peut-être que cela aurait pu être fait d'une façon qui n'effacait pas ce qui rendaient leurs personnalités intéressantes. Au lieu de ça, on les a mises dans des cases de rôles timides et prudents. Alors que Rhaenyra avait de l'assurance, maintenant elle passe chaque épisode à douter de si ses actions de l'épisode précédent étaient le bon choix. A la veille d'une guerre civile, elle hésite constamment à agir, que ce soit pour la paix ou autre chose.

__On dirait que la série confonds indécision et sagesse. La série veut que Rhaenyra soit la bonne reine ; elle veut dire qu'elle est sage contrairement aux membres de son conseil qui veulent la guerre. Mais comme la paix ne triomphera pas - encore une fois, Fire & Blood parle d'une guerre civile - elle ne peut pas l'accomplir. Pour gagner du temps il faut alors qu'elle parle pour ne rien dire, avant de prendre la décision qui n'est pas sage de faire le rendezvous avec Alicent. Si vous voulez la paix, envoyez un message qui le dit, pas besoin d'un costume de septa.


__Et grâce à toutes ces paroles de paix, les quelques actes redoutables de Rhaenyra semblent abrupts et hors personnage. Quand elle enferme des dizaines de civils dans la fosse aux dragons, en sachant très bien qu'ils risquent d'être brûlés vifs, ça a l'air inexplicable. (Et aussi, évitable. Pourquoi ne pas les faire passer un par un, ou se mettre dehors, comme ça le dragon peut choisir son cavalier ?) Après avoir expliqué si longtemps qu'elle ne voulait pas faire de mal aux civils, pourquoi d'un coup elle s'en fiche ? La réponse est, en partie, que Rhaenrya des bouquins est moins pacifique que Rhaenrya de la série, donc du coup Rhaenyra de la série fait des trucs qui ont l'air hors personnage parce que Rhaenyra des livres les faisait.

__C'est encore pire pour Alicent. Dans la saison 1, le conflit entre elle et Rhaenyra avait vraiment atteint des proportions dramatiques. Souvenez-vous : elle fait marcher Rhaenyra plusieurs volées d'escaliers juste après son accouchement. Elle a attrapé un poignard pour éborgner le fils de Rhaenyra en représailles pour l'oeil d'Aemond. Et maintenant que son petit-fils a été brutalement assassiné au nom de Rhaenyra... elle accepte que Rhaenyra fasse tuer son fils. Comme pour Rhaenyra, les showrunners veulent montrer qu'Alicent se soucie du royaume plutôt que de ses propres intérêts. Et comme avec Rhaenyra, c'est une simplification caricaturale du perosnnage qu'on a vu avant.

__Pour renforcer cette division gentils/méchants, l'écriture affecte aussi les personnages secondaires, selon leurs allégeances.

__Corlys, autrefois un dirigeant ambitieux de son propre droit, est maintenant rien de plus qu'une figure en carton pro-Rhaenyra. Pour être honnête, cela était déjà en train de se produire à la fin de la saison 1 : bien qu'il pensait que Rhaenyra et Daemon avaient fait assassiner son fils, et sachant que Daemon avait assassiné son frère, Corlys a prêté allégeance et sa flotte à Rhaenyra. Pour justifier ça, une simple phrase de sa femme qui dit que Rhaenyra est la seule qui se soucie du royaume. Dans la saison 2, après que Rhaenys meurt au nom de Rhaenyra, Corlys soutient humblement Rhaenyra. En dépit de tout ce qu'il a perdu à cause d'elle, Corlys ne doute même pas d'elle ou ne reconsidère même pas de changer de camp. En essayant de dessiner des limites claires entre le bien et le mal - et en voulant garder Corlys du côté des gentils - les showrunners lui volent son autonomie.

__Ailleurs, les méchants deviennent caricaturaux. Aemond, qui ressemblait déjà à un méchant d'anime à la fin de la saison 1, en devient vraiment un à la fin de la saison 2. Il était cruel dans la saison 1, mais on voyait des bribes d'humanité. Quand il (ou Vhagar) a tué Luke, le visage d'Aemond montrait de l'horreur et de la tristesse : il voulait tourmenter Luke, mais pas ça. Dans la saison 2, alors qu'il se déchaîne, ses éclairs d'humanité disparaissent. Sans ambigüeté, il essaye de tuer son frère ; il rase une ville sans explication claire. Cette progression en elle même ne serait pas si difficile à envisager - le pouvoir corrompt, tout ça tout ça, - mais au milieu d'une tendance générale à mettre les personnages dans des cases Gentils™ et Méchants™, c'est inquiétant.

__Les showrunners, selon moi, ont gâché une opportunité parfaite pour raconter une histoire sur le cycle de la violence. Ces cycles sont durs à briser, même quand les gens veulent en sortir. C'est un problème de coordination où les motivations de chacun des acteurs les forcent à entretenir le conflit, en dépit du mal que cela cause. Il y a une leçon de morale très riche sur comment même des dirigeants bien intentionnés peuvent basculer dans des spirales de violence, simplement parce qu'ils sont humains.

__House of the Dragon, au contraire, dit que quelqu'un de bien peut juste sortir d'un cycle de violence. Pour se faire, en revanche, la série arrondit les angles de ses personnages et leur donnent des opportunités de réconciliations impossibles. La série veut mettre en avant la valeur de rechercher la paix, mais ne fait que dénigrer cette valeur en donnant l'impression qu'elle est si facile à obtenir. 

Traduction : moi // Source