« Tu m’as cassé le poignet, bâtard. »
La voix, revêche, le fittressaillir. Debout devantlui se dressait Grenn, la nuque épaisse, la face rouge, suivi de trois de ses copains. Le premier d’entre eux, Todder, était si courtaud, si laid, doté d’un timbre si désagréable que toutes les recrues l’appelaient Crapaud. Le nom des deux autres, les violeurs amenés par Yoren, Jon ne s’en souvenait plus. Il ne leur adressait la parole qu’en cas de nécessité. Des brutes, des bravaches qui auraient été fort en peine d’emplir, à eux deux, un dé à coudre d’honneur.
Jon se leva. « Je me ferai un plaisir de te casser l’autre si tu le demandes gentiment. » Avec ses seize ans, Grenn le dominait d’une tête. Et il était, comme ses acolytes, plus large. Mais aucun des quatre ne l’inquiétait, il les avait tous terrassés, dans la cour.
« ARRETEZ ! SUR-LE-CHAMP ! »
Jon se releva. Donal Noye les dévisageait, menaçant. « Si vous voulez vous battre, dans la cour... Hors de mon armurerie, vos disputes, ou bien je les ferai miennes. Et vous n’aimerez pas. »
Crapaud s’assit par terre et, d’un air précautionneux, se palpa le cuir chevelu. « Il a essayé de me tuer, dit-il en montrant ses doigts rougis.
— C’est vrai, témoigna l’un des voyous, j’l’ai vu.
— Y m’a cassé l’ poignet », reprit Grenn en le brandissant à l’intention de l’armurier.
Mais celui-ci n’y accorda que l’ombre d’un coup d’œil. « Broutille. Tout au plus foulé. Mestre Aemon te donnera une pommade. Vas-y aussi, Todder, faire examiner ta tête. Quant à vous, chacun dans sa cellule. Sauf toi, Snow. Tu restes. »
Sans égard aux regards lourds de promesses vindicatives que lui décochaient ses ennemis en se retirant, Jon se laissa pesamment tomber sur le banc. Son bras le lancinait.
« La Garde a un besoin vital de toutes ses recrues, dit Donal Noye, une fois seul à seul. Même des types comme Crapaud. Le tuer ne te vaudrait aucun honneur. »
La colère de Jon flamboya. « Il a dit que ma mère était...
— Une pute. J’ai entendu. Qu’en est-il ? »
Une rage froide envahit Jon. « Je peux m’en aller ?
— Tu t’en iras quand je te dirai de t’en aller. »
D’un air maussade, Jon se mit à fixer la fumée qui montait du brasero. A la fin, Noye lui prit le menton entre ses gros doigts et le força à tourner la tête. « Regarde-moi quand je te parle, mon gars. » Jon obéit. L’armurier avait une poitrine aussi impressionnante qu’un foudre à bière, une panse à l’avenant, un nez large, épaté, et toujours l’air de ne s’être pas rasé. La manche gauche de sa tunique de laine noire était agrafée à l’épaule par une fibule d’argent en forme de flamberge. « Les mots ne feront pas de ta mère une pute. Elle était ce qu’elle était, tout ce que dira Crapaud n’y changera rien. Puis, tu sais, des hommes dont les mères étaient réellement des putes nous en avons, au Mur. »
— Je m’en fiche, dit Jon. Je me fiche d’eux comme je me fiche de vous, de Thorne ou de Benjen Stark et de tous ces trucs. Je déteste ce bled. Il est trop..., il y fait froid.
— Oui. Froid, dur, misérable, tel est le Mur, ainsi que les hommes qui le hantent. Rien à voir avec les contes de ta nourrice ? Eh bien, pisse-leur dessus, aux contes, et ta nourrice, pisse-lui dessus. Ici, les choses sont ce qu’elles sont, et, comme nous tous, tu t’y trouves pour la vie.
— La vie », répéta Jon avec amertume. Il pouvait en parler, l’armurier, de la vie. Il en avait eu une, lui, n’ayant endossé la tenue noire qu’après la perte de son bras au siège d’Accalmie. N’importait le Mur, bien sûr, une fois infirme et la vie derrière !
« Oui, la vie, reprit le vétéran. Brève ou longue, c’est ton affaire, Snow. Mais, vu la manière dont tu t’y prends, l’un de tes frères t’égorgera, une nuit ou l’autre...
— Ils ne sont pas mes frères ! aboya Jon. Ils me détestent parce que je suis meilleur qu’eux.
— Non. Ils te détestent parce que tu te comportes comme si tu étais meilleur qu’eux. Sais-tu ce qu’ils voient quand ils te regardent ? Un bâtard de château qui se prend pour un petit duc. » Il se pencha d’un air confidentiel. « Et tu n’es pas un petit duc. Souviens-toi de ça. Tu es un Snow, pas un Stark. Tu es un bâtard et un fanfaron.
— Un fanfaron? » s’étrangla-t-il. L’iniquité du terme lui coupait le souffle. « Ceux qui m’ont attaqué, oui ! A quatre.
— Quatre que tu as humiliés dans la cour. Quatre qui ont peur de toi, probablement. Je t’ai regardé te battre. Contre toi, on ne s’entraîne pas. On serait réduit en chair à pâtée, si ton épée tranchait. Tu le sais, je le sais, ils le savent. Tu ne leur laisses aucune chance. Tu les couvres de honte. Ça te rend fier ? »
Jon hésita. Certes, il était fier de vaincre. Pourquoi ne le devrait-il pas ? Pourquoi lui dénier aussi cela ? Pourquoi le lui reprocher comme une vilenie ?
« Ils sont tous plus âgés que moi, plaida-t-il.
— Plus âgés, plus gros, plus forts, c’est exact. Je gagerais que ton maître d’armes de Winterfell t’a formé à combattre précisément ce genre d’adversaires. Aucun des autres n’a eu de maître d’armes avant ser Alliser. Leurs pères étaient fermiers, charretiers, braconniers, forgerons, mineurs, rameurs à bord de galères marchandes... En fait de combat, ce qu’ils savent, ils l’ont appris dans l’entrepont, dans les ruelles de Villevieille et de Port-Lannis, dans des bordels de bas étage et des tavernes de grand chemin. Peut-être ont-ils avant d’échouer ici fait sonner quelques coups de matraque, mais je te garantis qu’aucun des vingt n’a jamais eu les moyens de se payer de véritable épée. » Son regard se fit implacable. « Alors, toujours délectables, vos victoires sur eux, lord Snow ?
— Ne m’appelez pas comme ça ! » s’indigna Jon. Mais la colère ne le soutenait plus. Il se sentait mortifié, coupable. « Je n’avais jamais… Je ne pensais pas...
— Tu feras bien de te mettre à penser, conseilla Noye. Sinon, place un poignard à ton chevet. Et maintenant, file. » A Game of Thrones, Jon III
Ree
RépondreSupprimerouais j'ai juste remis l'article un peu plus haut !
RépondreSupprimercar j'ai atteint les 100 sur l,autre article !
RépondreSupprimerAlosr tant qu'a avoir rien à poster pour le moment car personne ne sort ! ce qui sera pas le cas en septembre avec les multiples fashion week !
RépondreSupprimerj,ai remis celui-là de l'avant pour qu'on puisse commenter dessus !!
RépondreSupprimera la prochaine !! Bisosu Xx
RépondreSupprimerre la miss !
RépondreSupprimerPas de soucis je comprends, quand il fait chaud on est moins motivé à allumer l'ordi
Mais là ça a bien rafraichi dis donc, j'ai même eu un peu de pluie, on dirait que l'automne arrive vite
RépondreSupprimerj'ai vu shannara au moment de sa diffusion, ça se regarde facilement mais bon, sans plus quoi
RépondreSupprimerOui c'est assez différent du livre, il n'y a pas la même magie mais ça restait sympa à regarder
je n'ai pas regardé la saison 2 du coup
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé la saison 2 de Shannara mais on sortait totalement des romans là
> beh disons que franchement, la saison 5 est bien faite, il y a plusieurs petits "sub plots" qui à la fin deviennent tous liés, et puis il y a l'arriéve de dawn, de gloria qui est sûrement l'une des meilleures méchantes du buffyverse.....
RépondreSupprimerOui c'est vrai que Gloria est géniale avec son côté invincible et loufoque en même temps. Tu as l'impression qu'elle pourrait devenir ton amie par moments et hop elle te sort comme ça qu'elle va te couper en deux xD
et en même temps, je comprenais son désarroi, elle voulait juste retourner dans son monde en fait
RépondreSupprimerL'actrice Clare Kramer était vraiment top dans ce rôle, c'est dommage qu'elle n'ait pas fait grand chose par la suite. Mais elle poste régulièrement des photos instagram avec Charisma Carpenter, Julie Benz, Juliet Landau, Amber Benson ... avec qui elle est restée très proche
RépondreSupprimeret puis même si la saison 6 m'a déçue j'ai trouvé qu'ils ont bien géré les conséquences de la mort puis résurection de buffy : elle est traumatisée, cathatonique, dépressive, elle est malheureuse d'être de retour sur terre, elle en veut même à ses amis de lui avoir infligé ça...
RépondreSupprimerOui, j'ai trouvé ça intéressant, ça faisait très réaliste. ramener une personne à la vie ce n'est pas sans conséquence et dans beaucoup de séries, les gens ressuscitent et reprennent leur vie comme si de rien était, ce n'est pas crédible. On voit que là elle met vraiment du temps à s'en remettre, à accepter de juste vivre, se réadapeter
> oui mais vers la fi nde saison 3/saison 4 ça a été tout gâché je trouve :( cordelia et connor, mais quelle horreur
RépondreSupprimerJe partage totalement ton avis, c'était n'importe quoi cette relation avec Connor et assez dérangeant vu qu'elle l'a connu bébé et élevé comme une maman. Ils avaient donné une belle évolution à Cordélia et avec cette intrigue bizarre ils ont foutu en l'air son personnage
En plus ce n'était pas cohérent vu que Cordy a une partie démoniaque et qu'il déteste vraiment les créatures surnaturelles
RépondreSupprimertu as du finir la série Angel depuis le temps peut être
RépondreSupprimerPasse un bon dimanche et une bonne semaine, bisous !
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