
Quand on lit les chapitres de Sansa Stark et qu'on théorise sur la direction que prendra son arc, on trouve beaucoup de similitudes avec les contes de fée (bals, princesses, mariages, prétendants, chansons, amours contrariées...). Mais pas seulement.
Shakespeare
On trouve également beaucoup d'allusions à divers légendes, mythes, et classiques de la littérature. Par exemple, dans Comme il vous plaira de Shakespeare, célèbre pour ses déguisements, une jeune noble, Célia, devient Aliena (qui veut dire autre/étranger...).

Mythologie
Hadès enlève Perséphone ; en conséquence de quoi, sa mère, Demeter, qui est également la sœur d'Hadès, amène un long hiver sur le monde. Au final, Perséphone ayant mangé des graines de grenade du monde souterrain, doit rester avec Hadès la moitié de l'année (l'hiver, et quand elle revient sur terre, elle amène le printemps). Bien entendu, Sansa/Alayne a refusé la grenade que lui a proposé Baelish ; mais que se passera-t-il quand la "sœur" d'adoption de Baelish, Catelyn (Baelish ayant été le pupille de lord Tully et ayant grandit avec les enfants de ce dernier), actuellement un zombie vengeur qui parcourt le Conflans, se pointera ?
De plus, les rêves de Sansa où apparaissent sa louve morte, pourraient être bien plus que des rêves d'après certaines théories/analyses réalisées par d'autres fans, qui supposent que ces derniers seraient carrément une connexion avec le royaume des morts.

Légendes arthuriennes
Nous avons ensuite Elaine d'Astolat, également surnommée la dame de Shalott, dans les mythes arthuriens. Le nom est un premier point commun ; le second est que sa perte a été causée par son idéalisation des chevaliers. Cependant, dans la strophe évoquant sa mort dans la première version du poème de Tennyson, il est dit :
"The web was woven curiouslyThe charm is broken utterly,Draw near and fear not – this is I,The Lady of Shalott.” - Alfred Lord Tennyson (1833)
Des vers qui peuvent être réinterprétés pour correspondre à la situation de Sansa : la toile est le jeu des trônes dans lequel elle est prise contre sa volonté, le charme est son rêve de chevalerie du Sud. Ensuite, nous avons Sansa plus âgée, qui commence à jouer le jeu et à manipuler les autres sans qu'ils s'en rendent compte :
“Draw near, fear not, this is [only] I...”
Lancelot est bien sûr Harry l'héritier, qui trouve qu'Alayne a un joli visage.

Contes de fées
Pour finir, Allerleirauh, la version allemande de Peau d'Âne par les frères Grimm. Pour rappel, GRRM a confirmé que Sansa avait des dons de vervoyance/change-peau (juste sans sa louve pour les pratiquer).
Il était une fois un roi qui avait une femme aux cheveux d’or. Cette chevelure était si belle qu’on n’eût pas trouvé sa pareille par toute la terre. Or, il arriva que la reine tomba malade. Lorsqu’elle se sentit près de sa fin, elle appela le roi et dit :— Si, moi morte, tu veux te remarier, que ce ne soit qu’avec une femme aussi belle que moi et qui ait des cheveux d’or. Promets-le-moi.Quand le roi le lui eut promis, elle ferma les yeux et mourut.Longtemps le monarque resta inconsolable ; il ne songeait pas à prendre une autre femme. À la fin, ses conseillers furent d’avis que le roi devait se remarier pour donner une reine à ses sujets.On expédia alors aux quatre coins de l’horizon des gens pour chercher une fiancée qui égalât la feue reine en beauté, mais on n’en put trouver une sur toute la terre, et l’eût-on trouvée, quelle n’aurait pas eu des cheveux d’or. Les émissaires revinrent donc comme ils étaient partis.Le roi avait une fille qui n’était pas moins belle que sa défunte mère et qui avait, elle aussi, des cheveux d’or. Quand elle fut en âge, il la regarda et, s’apercevant qu’elle ressemblait en tout à sa mère, il conçut pour elle un violent amour. Alors il dit à ses conseillers :— Je veux épouser ma fille, car elle est le vivant portrait de ma femme morte, et je ne trouve nulle part une fiancée qui lui ressemble.Ces paroles effrayèrent les conseillers.— Dieu, dirent-ils, a défendu que le père épouse sa fille. D’un péché il ne peut rien sortir de bon. Le royaume s’en irait en ruine.Lorsque la jeune fille apprit ce qu’avait résolu son père, elle fut prise d’une terreur encore plus grande : elle espéra pourtant le faire changer d’idée.— Avant que j’accède à votre désir, lui dit-elle alors, il me faut trois robes, la première dorée comme le soleil, la seconde argentée comme la lune, la troisième aussi scintillante que les étoiles et de plus un manteau de mille sortes de poils et de fourrures pour lequel, dans votre royaume, chaque animal devra fournir un morceau de sa peau.Elle croyait que jamais on ne viendrait à bout de la satisfaire et qu’ainsi elle forcerait son père à abandonner son funeste projet ; mais le roi persista et les plus habiles ouvrières de ses États furent chargées de tisser les trois robes, l’une dorée comme le soleil, l’autre argentée comme la lune et la troisième aussi scintillante que les étoiles. Ses chasseurs durent aussi attraper tous les animaux et leur couper un morceau de leur peau. On en fit un manteau de mille fourrures.Quand le travail fut terminé, le monarque voulut qu’on apportât le manteau, l’étala devant sa fille et lui dit :— À demain la noce.Voyant qu’il n’y avait pas moyen de changer le cœur de son père, la pauvre fille résolut de s’enfuir.
Allerleirauh est le portrait craché de sa mère avec la même chevelure, et pour cela une figure paternelle la désire - encore une similitude avec Catelyn/Baelish/Sansa. Allerleirauh s'enfuit et devient une servante dans le château d'un autre royaume, cachée sous toutes ses fourrures, mais lors d'un bal, elle s'habille avec ses belles robes et danse avec le roi, qui tombe amoureux d'elle. Il finit par découvrir sa véritable identité, et...
Le roi prit le manteau et l’ôta. Soudain apparurent les cheveux d’or et, sans pouvoir se cacher plus longtemps, la jeune fille rayonna dans toute sa splendeur. Quand elle eut ôté la suie et les cendres, sa figure sembla la plus jolie qu’on eût encore vue sur la terre, et le roi lui dit :— Tu es ma fiancée bien-aimée et nous ne nous séparerons plus jamais.On fit la noce et ils vécurent contents et heureux jusqu’à la fin de leurs jours.
Les cheveux 'naturels' d'Allerleirauh est ce qui révèle son identité ; de même, Baelish compte révéler la véritable identité de Sansa/Alayne en dévoilant également sa chevelure 'naturelle' lors des noces avec Harry l'Héritier pour gagner les bannerets de Jon Arryn à sa cause :
Petyr haussa un sourcil en accent circonflexe. « Quand Robert mourra. Notre pauvre brave Robin chéri est un marmot si maladif, ce n’est qu’une question de temps. Quand Robert meurt, Harry l’Héritier devient lord Harrold, Défenseur du Val et sire des Eyrié. Les bannerets de Jon Arryn ne m’aimeront jamais, pas plus qu’ils n’aimeront notre grotesque trembleur de Robert, mais ils aimeront leur Jeune Faucon, et lorsqu’ils arriveront tous ensemble pour célébrer ses noces, et que toi tu te présenteras avec tes longs cheveux auburn, revêtue d’un manteau de vierge gris et blanc blasonné dans le dos d’un loup-garou... Eh bien, là, chacun des chevaliers du Val vouera solennellement son épée à te reconquérir tes droits de naissance. » Alayne I, A Feast for Crows.
Traduction : moi / Source