Les servants du Donjon Rouge l'appellent la “Queue du Dragon” et les membres de la court de Joffrey disent que c'est un étendard en son honneur à cause du rouge des Lannister, ce que remet en question Sansa - encore une fois, elle met presque le doigt sur le fait qu'il n'est pas un Baratheon.
Le jour anniversaire de Joffrey, l’aube parut dans tout son éclat, le vent faisait fuir tout en haut du ciel quelques nuages au travers desquels se discernait la longue queue de la grande comète. De la fenêtre de sa tour, Sansa observait celle-ci quand se présenta ser Arys du Rouvre, qui devait l’escorter jusqu’aux lices. « Que signifie-t-elle, à votre avis ? lui demanda-t-elle.
— Gloire à votre fiancé, répondit-il du tac au tac. A voir comme elle flamboie aujourd’hui, on dirait que les dieux eux-mêmes ont brandi leur étendard en l’honneur de Sa Majesté. Le petit peuple ne l’appelle que "la comète du roi Joffrey". »
La version des flagorneurs, sans doute. Sansa demeurait sceptique « J’ai entendu les servantes la nommer "la Queue du dragon".
— Le roi Joffrey occupe maintenant, dans le palais que construisit le fils de celui-ci, le trône qu’occupa jadis Aegon le Dragon. Il est l’héritier du dragon et, autre signe, l’écarlate est la couleur de la maison Lannister. A n’en point douter, cette comète nous est envoyée pour proclamer, tel un héraut, l’intronisation de Joffrey. Elle signifie qu’il triomphera de ses ennemis. »
Vraiment ? se demanda-t-elle. Les dieux seraient-ils si cruels ? Mère, à présent, faisait partie des ennemis de Joffrey, et Robb aussi. Père avait péri sur ordre du roi. Mère et Robb devaient-ils périr à leur tour ? La comète était rouge, sans conteste, mais Joffrey était autant Baratheon que Lannister, et l’emblème de ses pères était un cerf noir sur champ d’or. Les dieux n’auraient-ils pas dû, dès lors, lui expédier une comète d’or ? A Clash of Kings, Sansa I
Dans le Conflans, on surnomme la comète le Messager Rouge, avec des interprétations diverses. Ceux de la court de Robb y voient là un signe de vengeance pour la mort de Ned ; Edmure pense que cela présage la victoire de Vivesaigues ; mais le Silure différencie le rouge sang de la comète du rouge écarlate des Lannister et du rouge des Tully.
Catelyn leva les yeux vers l’endroit du ciel où, rougeâtre sur outremer, se traçait, telle une balafre en travers de la face divine, le sillage de la comète. « Le Lard-Jon affirme à Robb que les anciens dieux ont déployé en faveur de Ned le pavillon rouge de la vengeance. Edmure en tire, lui, présage de la victoire de Vivesaigues, car il voit là un poisson dont la longue queue porte aux couleurs Tully, rouge sur bleu. » Elle soupira. « Que n’ai-je leur foi. L’écarlate est une couleur Lannister.
— Ce machin n’est pas écarlate, objecta ser Brynden. Ni rouge du rouge Tully, celui de la Ruffurque en crue. Ce qui macule le ciel, là-haut, petite, c’est du sang. » A Clash of Kings, Catelyn I
On pourrait dire que l'écarlate est une couleur proche de celle du sang, surtout avec “Les Pluies de Castamere” et l'approche brutale de Tywin. Mais le texte différencie les deux, en salissant de sang ou de vin les vêtements écarlates des Lannister. C'est assez fascinant, comment sont mis en opposition l'écarlate des Lannister, le rouge sang des Targaryen, et le rouge boue de la Ruffurque des Tully, ce dernier étant plutôt lié aux éléments naturels de la terre et de l'eau.
Pendant ce temps, Varys dit que la populace surnomme la comète le Messager Rouge, mais contrairement à Ser Arys, il dit que c'est un avertissement pour Joffrey.
« Vous avez vu la comète ?
— Je suis court, pas aveugle », répliqua Tyrion. Vue de la route, elle occupait la moitié du ciel et éclipsait par son éclat le croissant de lime.
« Le vulgaire l’a surnommée "le Messager rouge", reprit Varys. Elle viendrait annoncer, tel un héraut royal, carnage et incendie. » A Clash of Kings, Tyrion I
La devise des Targaryen, “feu et sang”, revient à nouveau. Bien sûr, cela fait partie du plan de Varys pour mettre f!Aegon sur le trône. Cependant, l'implication est intéressante, considérant la guerre qui démarre, même après la mort de Joffrey.
A Winterfell, Osha et la vieille Nan continuent cette tendance, la première évoquant les mots “feu et sang” et la seconde affirmant qu'elle annonce des dragons. La mention d'Osha “tout sauf des douceurs” ajoute à la nature de mauvais présage qui contredit l'enthousiasme de Melisandre.
Mestre Luwin fut d’un autre avis. « Les loups hurlent volontiers à la lune. Ceux-ci hurlent à la comète. Tu vois comme elle brille, Bran ? Peut-être la prennent-ils pour la lune... »
Cette explication-là fit ensuite s’esclaffer Osha. « Tes loups ont plus de jugeote que ton mestre, dit la sauvageonne. Ils savent des vérités dont l’homme gris ne se souvient plus. » Bran frissonna du ton qu’elle y mettait, et ce fut bien pis lorsque, interrogée sur ce que signifiait la comète, elle répondit : « Sang et feu, mon gars, tout sauf des douceurs. »
[…]
Or Vieille Nan s’inscrivit en faux, qui avait vécu beaucoup plus d’années que quiconque. « Dragons », dit-elle en humant, nez en l’air. Quoique sa quasi-cécité l’empêchât de voir la comète, elle affirmait qu’elle la sentait, répéta : « Dragons, mon petit. » A Clash of Kings, Bran I
Même Eté et Broussailles sentent quelque chose, et ne cessent de hurler : à plusieurs reprises, il est sous-entendu que les loups peuvent sentir le danger d'ailleurs. Pleurent-ils la fin de l'été, ou sentent-ils ce qu'Osha et Nan sentent des dragons ? Osha dit aussi que les mestres ont oublié certaines choses, peut-être que les loups peuvent repousser les dragons avec leurs hurlements...
Il peut être important de noter que Bran nomme son loup Eté après avoir vu l'hiver que lui a montré la Corneille à Trois Yeux, comme cette comète pourrait avoir un rapport avec le changement des saisons.
Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s’interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l’hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que des larmes incendiaient ses joues.
A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre.
« Pourquoi ? », demanda Bran sans comprendre et tombant, tombant.
Parce que l’hiver vient. A Game of Thrones, Bran III
Alors, quelque chose bougea, près du lit, quelque chose vint, d’un bond léger, se poser sur ses jambes, sans qu’il éprouvât la moindre sensation. Des yeux jaunes, aussi brillants que le soleil, se plongèrent dans les siens. La fenêtre était ouverte, et il faisait froid, dans la pièce, mais la chaleur qui émanait du loup le vivifia comme un bain bouillant. Son chiot... mais était-ce bien lui ? Il était si gros, à présent. Il avança la main pour le caresser, et sa main tremblait comme une feuille.
Quand Robb franchit le seuil en trombe, tout hors d’haleine d’avoir gravi l’escalier quatre à quatre, le loup-garou léchait ardemment la figure de Bran. Et Bran lui dit d’un air paisible : « Il s’appelle Eté. » A Game of Thrones, Bran III
Bien entendu, Bran est né durant le long été, et c'est l'un des personnages le plus souvent associé à l'innocence, aussi magique que soit son arc.
« Ce n’est pas ma préférée, dit-il. Mes préférées, c’étaient les terrifiantes. » Un bruit bizarre, à l’extérieur, le ramena vers la fenêtre, et il vit Rickon se précipiter, talonné par les loups, vers la poterne. Mais comme, de sa place, il ne pouvait apercevoir ce qui se passait de ce côté-là, le dépit lui fît assener sur sa cuisse un coup de poing rageur et insensible.
« Oh, mon tout doux mignon d’été, protesta paisiblement Vieille Nan, que sais-tu, toi, de la terreur ? La terreur est chose d’hiver, mon petit seigneur, elle vient par cent pieds de neige, et lorsqu’en hurlant se rue la bise glacée du nord. La terreur vient durant la longue nuit, quand le soleil cache sa face des années durant, quand les enfants viennent au monde et vivent et meurent dans les ténèbres interminables, pendant que la faim, la désolation ne cessent de tenailler les loups-garous, que les marcheurs blancs se faufilent dans la forêt. » A Game of Thrones, Bran IV
Mais Bran est aussi associé à la terre, à la nature et aux arbres, et il se surnomme “le prince du vert” pendant l'été, ce qui marque un contraste avec l'été de Daenerys par le feu, elle-même surnommée “l'épouse du feu”. Bran est associé aux arbres et à la chaleur, mais pour autant les ténèbres dans ses chapitres ont aussi une signification positive, puisque les loups chantent quand la lune est dans le ciel la nuit, et que les ténèbres offrent un manteau de protection dans le noir sous la terre, où poussent les racines. Dès que Bran eut soufflé sa chandelle de chevet, les ténèbres l’enveloppèrent à la manière familière et moelleuse d’une courtepointe. A Clash of Kings, Bran III
Il resta là assis, à écouter les chuchotements rauques de son précepteur. « Ne crains jamais les ténèbres, Bran. » Les paroles du lord s’accompagnaient d’un faible froissement de bois et de feuilles, d’une légère torsion de la tête. « Les arbres les plus solides s’enracinent dans les lieux obscurs de la terre. Les ténèbres seront ton manteau, ton bouclier, ton lait maternel. Les ténèbres te rendront fort. » A Dance with Dragons, Bran III
Bien qu'un long hiver ait des connotations négatives, ça ne veut pas dire qu'un long été est pour autant positif - malgré ce que voudrait faire croire les prêtres rouges.
« Benerro a transmis la nouvelle arrivée de Volantis. Sa venue accomplit une ancienne prophétie. De la fumée et du sel elle est née, pour refaire le monde. Elle est Azor A haï revenu… et son triomphe sur les ténèbres amènera un été qui jamais n’aura de fin… La mort elle-même ploiera le genou, et tous ceux qui mourront en combattant pour sa cause seront ressuscités… » A Dance with Dragons, Tyrion VI
Ce que suggère Benerro, ce sont des zombies de feu, et vu ce qu'il se passe avec Lady Cœurdepierre, on devrait être très sceptiques quant à l'idée de faire renaître des gens par le feu, et vu ce qu'il s'est passé à Valyria, on devrait être encore plus méfiant d'un été sans fin.
Seules paraissaient les étoiles les plus brillantes, toutes à l’ouest. Un reflet rouge terne éclairait le ciel au nord-est, la couleur d’un hématome. Tyrion n’avait jamais vu lune plus grosse. Monstrueuse, bouffie, elle donnait l’impression d’avoir avalé le soleil et de s’éveiller prise de fièvre. Sa jumelle, flottant sur la mer devant le bateau, rougeoyait en ondoyant à chaque vague. « Quelle heure est-il ? demanda-t-il à Moqorro. Ça ne peut pas être le lever de soleil, à moins que l’est n’ait changé de place. Pourquoi le ciel est-il rouge ?
— Le ciel est toujours rouge au-dessus de Valyria, Hugor Colline. »
Un frisson glacé lui courut l’échine. A Dance with Dragons, Tyrion VIII
Toujours rouge, perpétuellement similaire à un lever de soleil. Et pourtant, stérile.